Ils protestent notamment contre l'autorisation accordée à l'Entreprise de transport urbain de Tizi Ouzou (Etuto) d'exploiter leur ligne dont ils avaient auparavant le quasi-monopole. Les quelque 80 à 90 transporteurs par fourgons aménagés et minibus assurant les dessertes entre Draâ Ben Khedda et Tizi Ouzou (11 km) se sont mis en grève depuis hier matin, en alignant en file indienne leurs véhicules à la sortie est de la ville, sans pour autant empêcher – si ce n'est une légère gêne – le mouvement du trafic routier sur cette principale artère et autour du carrefour-est, à proximité de la fontaine de Sidi El-Hocine de l'ex-Mirabeau. Ils protestent notamment contre l'autorisation accordée à l'entreprise de transport urbain de Tizi Ouzou (Etuto) d'exploiter leur ligne dont ils avaient auparavant un quasi monopole. Questionnés sur l'absence d'affichage, à l'avance, d'un préavis pour cette action en vue de permettre aux citoyens et autorités de prendre leurs dispositions, des transporteurs concernés, visiblement outrés, indiquent avoir “tapé une demi-journée à la porte du siège de l'APC, sollicitant une audience auprès du maire ou de ses adjoints pour les mettre au courant de notre initiative, mais en vain !” En pestant, Kader explique que “nous ne sommes pas contre la concurrence des autres opérateurs, mais que celle-ci soit faite dans l'équité, loyalement, dans les mêmes stations que nous. Je considère cette façon d'agir comme une volonté (cachée) de nous mettre carrément au chômage. Sinon, comment expliquer l'autorisation aux bus de l'Etuto de prendre les voyageurs jusqu'au centre-ville de Tizi Ouzou et de les y ramener aussi, alors que nous, nous ne pouvions dépasser l'aire de stationnement mitoyenne à l'abattoir ?” Il s'est interrogé, taisant à peine le désarroi de sa corporation, “résolue”, semble-t-il, à poursuivre le mouvement jusqu'à ce qu'elle soit écoutée. Depuis dimanche dernier, rappelle-t-on, des bus de l'Etuto, flambant neuf, avec un personnel, parfois féminin à l'air particulièrement avenant, assuraient des dessertes entre la ville de Tizi Ouzou et celle de Draâ Ben Khedda. Le “second avantage” desdits bus, c'est qu'ils entrent jusqu'à l'aire devant le siège de la daïra, à proximité du lotissement Touarès (sud de la ville de l'ex-Mirabeau), au grand bonheur de nombreux usagers qui trouvent l'initiative “comme l'une des plus opportunes et soulageantes à la population”. “C'en est trop du diktat des propriétaires de fourgons et des minibus aménagés, avec leurs strapontins déglingués mais imposés dans les couloirs, mettant mal à l'aise, particulièrement les femmes et les personnes âgées”, indique Flora I., étudiante habituée – mais contrainte – de ces transports. Une pétition de plus de 500 personnes habitant Draâ Ben Khedda et demandant le renforcement de cette ligne par des bus a été reçue à la direction de wilaya des transports, laquelle a accordé normalement son autorisation à l'opérateur (ETU) demandeur de la ligne, a-t-on appris. Les prix appliqués par l'ensemble des transporteurs sur ce parcours de 11 km sont de 15 DA la place, rappelle-t-on.