Moins de trois jours après son kidnapping par un groupe terroriste de katibat El-Ansar, à 7 km de la ville de Tigzirt (40 km au nord de la ville de Tizi Ouzou), le commerçant a été libéré sain et sauf et sans aucune contrepartie, dans la nuit de dimanche, et ce, sous la pression des citoyens de son village et de toute la région d'Iflisen. À rappeler que T. A. âgé de 50 ans avait été déjà kidnappé par un groupe terroriste en décembre 2005. Après plusieurs jours de captivité, il avait été libéré après le paiement d'une rançon de plus de 100 millions de centimes, nous a-t-on indiqué. Son commerce, un bar, se situe sur la RN24, à 7 km à l'est de la ville de Tigzirt, dans la commune d'Iflissen. Cette vaste région constitue un véritable no man s'land pour l'activité terroriste. Durant la nuit de vendredi vers 20h, un autre groupe terroriste, appartenant à la même phalange du GSPC, a fait irruption dans ce bar et le commerçant est de nouveau enlevé. L'alerte a été vite donnée, et dans leur repli, le groupe terroriste est tombé dans une embuscade de soldats de l'ANP. Un grand accrochage s'en est suivi, un terroriste a été abattu, son arme récupérée tandis que le reste du groupe a réussi à prendre la fuite. Aussitôt, les citoyens de la commune d'Iflissen et des environs, et particulièrement le village Issanadjen, où réside la victime, ont constitué un large mouvement de solidarité pour demander la libération de ce commerçant. Près de 24h plus tard, les terroristes ont pris contact avec la famille de l'otage pour demander une rançon de 400 millions de centimes. La colère des citoyens s'est accentuée après l'information relative à la rançon. Dans la foulée, par centaine, ils voulaient ratisser et pénétrer dans les maquis pour libérer l'otage. L'intervention de la gendarmerie a dissuadé cette action. Ces services de sécurité ont sensibilisé les citoyens de ne pas pénétrer dans les maquis, car ces derniers sont infestés de bombes posées par les terroristes dans cette région qui se situe entre Azzefoun et Tigzirt. Entre-temps, les ravisseurs ont contacté de nouveau la famille de l'otage pour baisser le montant de la rançon et le ramener à 200 millions. Les citoyens se sont mobilisés davantage et ont exigé la libération de ce citoyen sans aucune condition. La mobilisation s'accentuait d'un moment à un autre. Avant-hier, ils étaient des centaines à sillonner la région par de longs cortèges de voitures. Ils klaxonnaient et ils lançaient des appels par des mégaphones à travers les maquis et demander la libération de ce citoyen. C'est ainsi qu'ils ont réussi à défier la peur et la force des terroristes. En fin d'après-midi de dimanche vers 18 heures, les terroristes ont appelé de nouveau pour annoncer sa libération immédiate. En effet, à 22 heures, A. T. a été libéré à Aït Arhouna, plus précisément au village Zitouna, situé à près d'une quinzaine de km de la ville d'Azzefoun. Hier matin, ils étaient des milliers de citoyens à se rendre au domicile de la victime et saluer cette libération pas comme toutes les autres. À signaler que toutes les prises d'otages opérées dans la région, d'ailleurs imputées au groupe terroriste, ont connu pour épilogue, le paiement d'une rançon contre la libération. Parfois, ces rançons atteignaient le le milliard de centimes. À noter que c'est la première fois à travers la région, qu'une libération est faite sous la pression de la mobilisation des citoyens. M. Hammami