Qui dit villageois, dit Patriote. Ces hommes, fiers de prendre les armes dans les années 1990 pour défendre la République, continuent à appuyer les forces de l'Armée nationale populaire dans l'œuvre de lutte antiterroriste en Kabylie. Plus que jamais solidaires, ils confirment indéniablement leur élan de faire barrage à la traîtrise, la complicité et le soutien des sanguinaires. Le GSPC vient d'essuyer un énième et cuisant échec en Kabylie après la libération d'un otage kidnappé par ses acolytes en quête de finances, de ravitaillement et d'armement. Que s'est-il exactement passé à Iflissen, dans la région boisée de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou ? Comment les villageois, ces Patriotes à la fibre républicaine, se sont organisés et sont intervenus pour occuper un terrain qu'on dit acquis aux hordes criminelles pour libérer un commerçant, gérant d'un restaurant à Iflissen ? Selon des informations sûres, tout a commencé le 30 octobre dernier à 21h, quand un groupe armé, affilié au GSPC, a opéré un rapt sur la personne de T. K. A., la trentaine, à Iflissen. L'information ayant fait tache d'huile dans la région, les forces de l'ANP ont accroché les ravisseurs. Un terroriste sera immédiatement abattu et son arme automatique récupérée. À la faveur de la nuit, les terroristes se sont volatilisés dans les maquis de la région, par ailleurs limitrophes à ceux de Dellys, réputés être une base arrière du GSPC. Mais la colère des villageois ne s'est pas estompée pour autant puisqu'un élan de solidarité extraordinaire s'est aussitôt manifesté. Le lendemain, vers 14h, indique notre source, la famille de la victime a été contactée par les terroristes. Ces derniers ont alors exigé le versement d'une forte rançon, estimée à 700 millions de centimes, en contrepartie de T. K. A. Cette manière de faire du GSPC n'a pas dissuadé les villageois armés de se mobiliser et de faire face au chantage des terroristes décidés à abattre l'otage en cas de résistance. Le même jour, affirme encore notre source, pas moins de 700 citoyens de 38 villages des localités de Issenhadjen, de Iflissen et de Tigzirt se sont rassemblés pour lancer, à leur tour, les opérations de recherches enclenchées par les services combinés de sécurité. Une opération de grande envergure à laquelle le GSPC ne s'attendait sans doute pas tant les terroristes sont aguerris aux méthodes d'enlèvement, de demandes de rançon, de chantage et d'assassinat. Les Patriotes, munis de haut-parleurs et très organisés sur le terrain, ont alors investi toutes les forêts de Tigzirt et les maquis boisés environnants jusqu'aux flancs de Dellys et de Tizi Ouzou. L'opération de recherches, entamée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, a contraint les éléments du GSPC à libérer l'otage, par crainte des représailles des citoyens plus que jamais solidaires avec la famille de la victime, mais surtout décidés à l'affrontement direct des terroristes. T. K. A. sera alors libéré le 1er novembre, vers 22h, non loin de son village natal de Issenhadjen. Cette forte mobilisation populaire confirme, encore une fois, la vulnérabilité du GSPC sur le double plan organisationnel et logistique, d'une part, et la déliquescence des formes de soutien pouvant renforcer ses actions terroristes. C'est dire tout l'échec qu'aura subi Droukdel et le GSPC face à une population qui se sent, au quotidien, ciblée tant dans son honneur que dans sa sécurité. De Igoujdal, dans la localité de Azeffoun, à Aïn El Hammam, Ouadhias, Ouacifs, Tassaft Ouguemoune, en passant par Bouzeguène jusqu'à l'Akfadou et la vallée de la Soummam, la proclamation citoyenne à défier le GSPC se veut un esprit fabuleux et glorieux des villageois qui viennent de donner une énième leçon aux commanditaires des kidnappings d'entrepreneurs, de commerçants, de simples citoyens, mais aussi d'enfants en Kabylie. Et cette opération aura le mérite de démontrer la capacité de mobilisation et de soulèvement des villageois contre l'ennemi, un seul ennemi : le terrorisme.