Mouvement d'une semaine renouvelable ou d'une seule journée, les syndicats reprennent la protestation pour faire valoir leurs droits. Une grève d'une semaine renouvelable sera observée par le Conseil national autonome des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des professeurs de l'éducation et la formation (Unpef) à partir de demain. L'annonce a été faite hier par les représentants des deux syndicats lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Unpef, à Alger. Selon le président de l'Unpef, Saddek Dziri, “cette alliance a pour but de faire pression sur la tutelle. un seul syndicat ne peut rien faire, mais quand nous sommes réunis, nous pouvons nous battre davantage sur nos revendications”. Même son de cloche chez le Cnapest, où son secrétaire général, Nouar Larbi, a loué les bienfaits de cette alliance, en affirmant qu'un seul syndicat ne peut se battre seul. M. Larbi, a précisé que “le Cnapest n'a pas quitté le groupe syndical auquel il appartient, mais que cette union avec l'Unpef est stratégique, car elle permettra de paralyser les trois paliers de l'éducation et même l'administration”. Il a également émis le souhait de pouvoir un jour créer une fédération nationale des travailleurs algériens. Le SG du Cnapest a expliqué que “ce mouvement de protestation devait avoir lieu le 10 janvier 2009, mais devant les appels et promesses de la tutelle de dénouer le conflit, le syndicat avait décidé de geler le mouvement”. “Le ministère de l'Education nationale n'a proposé aucune alternative. Il n'y a rien de concret depuis le début des discussions avec la tutelle”, a ajouté le responsable. Devant le statu quo, les syndicats, constatant leur situation socioprofessionnelle se dégrader surtout après la décision du premier ministre de supprimer l'effet rétroactif dans la mise en œuvre du régime indemnitaire, ont convenu de reprendre la protestation. Il faut savoir qu'à l'instar des autres secteurs, le personnel de l'éducation est frappé de plein fouet par la dégradation du pouvoir d'achat et la cherté de la vie avec une inflation qui a atteint les 5,7% et ce, depuis 2004. Ajouté à cela – les statistiques mondiales le prouvent –, les employés algériens sont les moins payés de la région du Maghreb. La masse salariale représente en Algérie 12,1% du PNB comparativement à celle de la Tunisie qui représente 30% et 20% au Maroc. Les syndicalistes, qui soulèvent “la lenteur exagérée” avec laquelle les pouvoirs publics traitent le dossier du régime indemnitaire, remettent sur le tapis leurs revendications, à savoir la révision des classifications particulièrement celle des adjoints d'éducation, laborantins et les corps communs et l'annulation du système de postes supérieurs. Il faut rappeler qu'un sit-in, regroupant 446 cadres de l'éducation, entre autres des directeurs d'établissement scolaire des trois paliers et des inspecteurs, a été observé jeudi dernier devant le siège de la direction de l'éducation de Sétif. Les contestataires ont exprimé leur refus de l'application du système de postes supérieurs, a ajouté M. Dziri. La médecine du travail, l'augmentation du point indiciaire et l'annulation de la décision ministérielle n° 94/153 concernant la représentativité syndicale font, elles aussi, partie des revendications. Cependant, parallèlement à la rencontre tenue par le Cnapest et l'Unpef, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) en collaboration avec le Snapap et le Satef ont organisé hier une conférence de presse à l'école Issat-Idir, à Alger. Si les syndicats sont d'accord pour la grève, il n'en reste pas moins qu'ils ne s'entendent pas sur la durée ni le jour du début du mouvement. Le SG du Snte, Abdelkrim Boudina, a expliqué que ce rendez-vous survient suite à l'appel du Cnapest et de l'Unpef à lancer un mouvement de débrayage dans le secteur de l'éducation durant toute une semaine renouvelable. Et de préciser que leur syndicat n'a pas été convié aux réunions en ajoutant qu'il “refusait de discuter des préoccupations du secteur sur la même table qu'un syndicat non agréé”. Par ailleurs, il a ajouté que son syndicat entrera en grève le 16 novembre prochain. “ce sera pour une seule journée, car, estime-il, une journée de protestation pour faire entendre sa voix est plus pertinente et performante que de bloquer les écoles toute une semaine.” La divergence sur la date et la durée de la protestation divise les syndicats, bien que les revendications soient quasiment les mêmes.