À voir les prises de position d'Hillary Clinton dans certains dossiers, dont les conflits israélo-palestinien et du Sahara occidental, elles sont en contradiction avec la politique prônée par l'administration de Barack Obama en la matière, jugée plus en conformité avec la légalité internationale. Après avoir provoqué la colère des Palestiniens à Jérusalem en leur demandant, lors d'une conférence de presse conjointe avec Benjamin Netanyahu, de reprendre les négociations de paix avec Israël, sans qu'il n'y ait de gel de la colonisation, Hillary Clinton est allée annoncer son soutien au plan d'autonomie marocain dans le conflit du Sahara occidental. Voilà deux prises de position qui vont à l'encontre de la politique de l'administration Obama, qui a toujours pris le soin d'affirmer qu'elle agit conformément à la légalité internationale. Qu'est-ce qui peut bien motiver les agissements de la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères ? Il semblerait qu'elle soit sous l'influence de son mari, Bill Clinton. En effet, les prises de position de Mme Clinton paraissent beaucoup plus en adéquation avec la politique étrangère menée sous l'administration de son époux, que celle adoptée par Barack Obama. En effet, durant sa présence dans le bureau ovale, Bill Clinton était beaucoup plus enclin à favoriser Tel-Aviv dans le conflit israélo-arabe, malgré l'accord conclu entre Rabbin et Arafat sous ses auspices. Idem pour le dossier du Sahara occidental, qui avait connu un blocage sans précédent, en raison du silence observé par Washington face au revirement de Rabat par rapport à ses précédentes positions, notamment les accords de Houston en 1991 avec le Front Polisario qui ouvraient la voie à un règlement du conflit. C'est à partir de là que Rabat a radicalisé sa position. Il faut croire aussi qu'Hillary Clinton donne l'impression de vouloir s'imposer comme la véritable patronne de la politique extérieure des Etats-Unis. Elle n'a, semble-t-il, guère digéré les implications dans certains dossiers internationaux du numéro deux de l'administration américaine, en l'occurrence le vice-président Joe Biden. Ce dernier avait été, rappelons-le, délégué par Barack Obama en personne pour représenter les Etats-Unis lors de la dernière réunion de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (Otan) et également dans le traitement du dossier nucléaire iranien. Il va sans dire que cela n'a pas été du goût de Mme Clinton. Il n'est pas exclu qu'elle profite de cette période creuse que traverse Barack Obama vis-à-vis de l'opinion publique américaine, comme l'indiquent ses chutes dans les sondages, pour tenter de s'imposer et de l'affaiblir davantage. En sa qualité d'ancienne rivale dans la course démocrate à la Maison-Blanche, Hillary Clinton juge peut-être l'occasion opportune pour démontrer qu'elle n'est pas aussi mauvaise que le pensaient les électeurs démocrates, qui lui avaient préféré Barack Obama.