RESUME : Wassil appelle en France. Un homme répond et lui demande de ne plus appeler Ghania. La belle-sœur de celle-ci le rassure. C'est Ghania qui a demandé à ce qu'elle lui remette ses coordonnés. Il ne sait plus quoi penser. Lui, qui était si heureux le matin, passe une nuit horrible… 6eme partie -Ecoute Wassil ! Je suis en pleine galère. Je n'ai même pas le temps de me reposer ! Alors, pour pouvoir t'aider, je n'y pense même pas. En tout cas, pas maintenant, lui dit Ghania lorsqu'il peut lui parler deux jours après. Vraiment pas maintenant. Je suis désolée ! - Pas autant que moi. J'espérais tant de choses, lui confie-t-il. Je croyais que tu m'aimais encore ! - Ce n'est pas une question d'amour mais de survie, rétorque Ghania. Rappelle moi dans quelques semaines, peut-être que j'aurais fini de galérer ? Wassil a beaucoup de peine lorsqu'elle raccroche, sans même lui avoir dit un mot doux. Ils étaient censés s'aimer. Avant que ce malheur ne lui arrive, ils avaient fait des projets. Une nouvelle fois, il constate qu'il lui faudrait beaucoup de chance pour pouvoir avoir une nouvelle vie et un départ. Qui pourrait lui faire confiance ? Qui pourrait lui donner cette occasion alors qu'il a commis l'impardonnable erreur ? Certes, il n'a pas cambriolé mais il a été coincé avec de la marchandise volée. Il pouvait l'avoir volée lui-même ou avoir été un complice. Mais comme il n'a personne pour témoigner en sa faveur, les autres ne le croiront jamais. Surtout depuis qu'il a fait ces années de prison. Le jeune homme se remet à la recherche d'une travail, frappant à toutes les portes qui sont sur son chemin mais aucune ne s'ouvre à lui. Pour ne pas voir fondre, tout d'un coup, le peu d'argent qu'il a, Wassil se met à jeûner la journée et ne se permet qu'un léger dîner. Uniquement pour que la faim ne l'empêche pas de dormir. Lorsqu'il doit renouveler la location de sa chambre, il est contraint à se passer du café du matin. Wassil maigrit lentement. Pourtant, il n y a que quelques semaines qu'il a quitté la prison. Dans l'incertitude dans laquelle il vit depuis qu'il est libre, il se met à regretter le temps où il était jeune, où il n'avait pas à s'inquiéter pour le lendemain, sur cet avenir qui lui paraît des plus sombres. Aussi, il refuse de se laisser tenter par la drogue que lui propose un homme qu'il a l'habitude de voir au café. - Tu devrais essayer, lui dit-il. Ca te fera beaucoup de bien ! Tu pourras oublier tes problèmes, le temps d'une nuit, ou deux. Tiens, je ne te force pas à acheter ! c'est un cadeau de ma part ! Wassil le lui aurait rendu s'il avait dû payer. Même s'il n'avait pas eu l'intention d'y toucher, il ne les jette pas. Cela lui fait du bien d'avoir quelque chose dans la poche, même si c'est un fruit interdit. Un passeport pour le paradis ici-bas. Il ne peut pas vivre un enfer pire que celui de ces jours-ci. Il n'a plus beaucoup d'argent et quand il découvre que le prix des chambres a augmenté, il panique. Dans ses poches, il n'a pas de quoi payer une autre semaine de location. Dans moins de cinq jours, il allait se retrouver à la rue. Sauf s'il réussissait à trouver du travail. Là, il pourrait continuer à dormir dans ce minable hôtel. Il n'aurait pas à vivre dans la peur. Le jeune homme qui ne sait que faire, décide de se tourner une dernière fois vers son père. Il voulait rentrer à la maison, ne serait-ce que pour un temps. La rue lui tendait les bras. Pour y survivre, il sera forcé de voler, en douceur ou à force de coups si sa victime ne voudrait pas se laisser faire. S'il se fait pincer par la police, ce sera de nouveau la prison. Une mort douce pour lui qui ne voulait pas y retourner. C'est ce qui le force à glisser quelques pièces, dans la première cabine de téléphone se trouvant sur son chemin. Alors que la première sonnerie lui parvient, il prie pour ne pas tomber sur sa belle-mère. Il ne voulait pas lui donner l'occasion d'influencer son père. Il a toujours été si faible devant elle. A. K. (À suivre)