Il est vrai que la santé a un coût. Mais dans ce genre de situations où il y a risque de pandémie, elle n'a pas de prix. L'Algérie, qui a franchi la barre de la centaine de cas de personnes infectées par la grippe A, se mobilise à l'approche de l'hiver qui s'annonce cette année très dur avec les premières chutes de neige et la baisse sensible des températures. C'est la saison du froid et de la grippe. Les premières vaccinations, qui se feront cette année de manière discriminatoire, auront lieu durant un laps de temps très restreint, à savoir trois jours, alors que les lots de vaccin contre le virus H1N1 seront réceptionnés début décembre. Premier constat : les délais fixés pour la vaccination contre la grippe saisonnière sont très courts. Et vu que cette année les pharmacies sont exclues de la vente du vaccin, il serait difficile de ne pas voir des chaînes se constituer au niveau des hôpitaux et de l'Institut Pasteur. Deuxième constat : c'est au moment où il fallait importer les quantités suffisantes de vaccins que le gouvernement recourt à l'austérité. Il est vrai que la santé a un coût. Mais dans ce genre de situations où il y a risque de pandémie, elle n'a pas de prix. Troisième constat : les campagnes de sensibilisation lancées à travers les médias lourds sont très pertinentes. Mais le message passe-t-il au sein d'une société qui n'arrive pas à se départir de certains réflexes fatalistes, genre “c'est une maladie comme une autre” ou “cela ne concerne que les Occidentaux” ? Quatrième constat : les spots sans cesse diffusés sur le petit écran montrent comment faire pour éviter de transmettre le rhume ou la grippe. Les TV étrangères ont également lancé depuis déjà longtemps des campagnes en vue d'expliquer les méfaits de la grippe A et la façon de se comporter pour freiner la propagation du virus. Les Algériens ont-ils changé pour autant leur comportement ? Cinquième constat : il faut dire que la prévention fondamentale dans ce genre de maladies demeure l'hygiène. Mais force est de constater que cet aspect fait cruellement défaut dans les lieux publics, les cafés et les restaurants, notamment. Alors comment savoir qu'une assiette ou une tasse ont été bien lavées et rincées ? Dans cette nouvelle épidémie qui a déjà fait plus de 6 000 morts à travers le monde et des centaines de milliers de personnes infectées depuis son apparition il y a près d'une année, l'affaire n'est pas uniquement celle du ministère de la Santé, même si la responsabilité de la prévention médicale lui incombe. La grippe A nous concerne tous. S. T.