Il s'agit de l'une des drogues dures les plus consommées en Europe depuis quelques années : le Subutex. Ce médicament substitutif vient de faire son apparition en Algérie où il est tout simplement commercialisé par des dealers connus jusque-là dans le trafic du cannabis. C'est ce que révèle un coup de filet accompli par les éléments de la division ouest de la Police judiciaire de Bir-Mourad-Raïs, qui ont saisi, le 19 octobre dernier, 400 comprimés de Subutex de 8 mg, vendu pour 9 000 DA le comprimé, ainsi que 300 g de morphine. Une prise jamais réalisée dans les annales de la lutte contre le trafic des stupéfiants. “C'est pour nous une première”, lancera le commissaire Hamouche, chef de la brigade des stupéfiants de Bir-Mourad-Raïs. Ce qui a permis la mise hors d'état de nuire de quatre individus interpellés à Alger-Centre. Dans cette affaire, le principal accusé est un émigré âgé de 53 ans vivant en France. Il a été arrêté en possession de 465 psychotropes, une feuille de 100 g de cannabis, deux seringues. Les quatre individus ont été par la suite présentés devant le procureur de la République qui les a mis sous mandat de dépôt. C'est dire que contrairement aux affaires précédentes liées au même créneau, où l'Algérie est connue pour être un pays de transit, cette saisie confirme le contraire avec une drogue européenne destinée pour l'Algérie. Dans une autre affaire, la Police judiciaire a mis la main sur un trafiquant de drogue en possession de 3 kilos de cannabis. Ce dernier use d'un subterfuge des plus rares et invraisemblables. En effet, M. N., âgé de 35 ans, dissimule sa marchandise dans une baguette de pain à la place de la mie. Après perquisition de son véhicule, une autre découverte ; il s'agit de 29 plaques de cannabis représentant un total de 29 kilos. C'est un clandestin qui répond aux initiales de R. H., dont le véhicule a été saisi. Tout ce beau monde a été présenté devant le procureur de la République qui les a placés sous mandat de dépôt. 12 kilos de cannabis ont été aussi saisis à Alger-Centre le 18 octobre passé. Cette fois par la brigade criminelle après une souricière tendue par la police. Une opération digne des films hollywoodiens puisqu'elle n'a nécessité qu'un quart d'heure et la participation des femmes policières qui, dira, le commissaire, “ont joué un rôle clé” dans cette opération. Sur un autre registre, loin des stupéfiants, la Police judiciaire a procédé à l'arrestation de deux ressortissants africains pour trafic de faux billets en euro. Il s'agit de deux Maliens, S. H., âgé de 34 ans, et A. D., âgé de 32 ans, en possession de la coquette somme de 10 500 euros et de 20 g d'héroïne. Eux aussi interpellés suite à des informations à Alger-Centre. D'ailleurs, l'un d'entre eux est connu des services de sécurité et a été déjà condamné pour arnaque et escroquerie. Une arrestation qui en dit long sur les méfaits de l'émigration clandestine et de ses dommages collatéraux que sont le trafic de drogue et le blanchiment d'argent.