L'Union pour la Méditerranée ne suscite plus d'intérêt au point où au jour d'aujourd'hui, un seul pays a manifesté son intention de présenter un candidat au poste de secrétaire général. Le 24 novembre exactement, les ambassadeurs des 44 pays membres de l'Union devraient, en principe, élire le premier secrétaire général de cette organisation fondée en 2007 sur impulsion du président français Nicolas Sarkozy. Dernier délai pour le dépôt des candidatures, le 23 novembre et pour l'instant, un seul candidat et dont le pays n'est pas sur la Méditerranée! De quoi embarrasser davantage le président français qui a dû revoir à la baisse ses ambitions régionales. Il voulait au tout début, lorsque après son élection, il avait le vent en poupe, un “grand machin” pour lui servir de tremplin parmi les grands du monde, notamment les Etats-Unis, à la fois son symbole et son concurrent. C'était compter sans la chancelière allemande qui ne voulait pas voir son voisin coiffé au poteau son pays. Mme Merkel a ferré le président français en rameutant les Européens du nord et ceux de l'ex- Europe socialiste. Sarkozy a dû réviser à la baisse ses desseins et se contenter d'une organisation ouverte avec des objectifs limités aux traditionnels accords de l'UE avec ses voisins du sud de la Méditerranée. En outre, des pays comme la Lybie ont refusé de jouer le jeu soulignant le caractère à la limite néocolonialiste de l'UPM. Alors que d'autres à l'exemple de l'Algérie, n'ont adhéré qu'à la condition que l'organisation ne serve qu'à resserrer des liens entre pays bordant la Méditerranée. Et ce candidat est celui de la Jordanie qui n'est même pas sur la Méditerranée mais qui a le quitus de la Ligue arabe. Ce qui n'a pas manqué de susciter des commentaires en France où à travers ce choix, les 22 pays arabes donnent l'impression de vouloir transformer l'UPM en une Ligue arabe bis, autrement dit inefficace. L'affaire aurait pu en rester là et l'UPM se serait dotée de son premier secrétaire général, élu pour un mandat de deux ans, sans vagues ni surprise, n'était l'apparition d'une nouvelle candidature, celle d'un homme d'affaires libanais établi depuis plus de 20 ans en Turquie. Ankara voudrait ainsi rendre sa monnaie à Nicolas Sarkozy farouche opposant de l'entrée de la Turquie au sein de l'UE. Beyrouth n'est pas emballé pour plusieurs raisons. D'abord, le pays des Cèdres n'a pas fini de balayer devant sa porte et n'est pas donc prêt à assumer des responsabilités internationales. Ensuite, le Premier ministre libanais est trop lié à la France pour lui tirer dans les pattes. Et par-dessus ces contingences, le Hezbollah n'est pas disposé à ce que son pays soit le secrétaire général d'une organisation au sein de laquelle Israël détient un des six postes de sous-secrétaire général, même aux côtés notamment de l'Autorité palestinienne et de la Turquie. Quoiqu'il en soit, la liste des candidatures doit être close le 23 novembre. C'est trop court pour le Liban en pleine genèse du gouvernement d'Union nationale. Hariri junior doit obtenir la confiance du Parlement…