Des pays de la rive Nord avaient affiché, dans les coulisses, leur soutien à l'Algérie pour occuper ce poste qui devrait revenir à un pays maghrébin. L'Algérie ne se contentera pas, finalement, de la simple figuration au sein de l'UPM. Elle veut une place à part entière dans l'organigramme de l'Union pour la Méditerranée. Des sources diplomatiques très proches du dossier ont confirmé à L'Expression que l'Algérie envisage de présenter sa candidature au poste de secrétaire général de l'UPM. Ces mêmes sources révèlent que des discussions ont été engagées dans ce sens entre l'Algérie et quelques pays influents de l'Union. La diplomatie algérienne serait entrée en contact avec certains pays, des deux rives, membres de l'UPM. Se référant aux dires du même interlocuteur, l'Algérie a eu le soutien de quelques pays de la rive Nord. D'autres avaient affirmé leur soutien aux diplomates algériens. Mieux encore, ces pays avaient confirmé à l'Algérie qu'elle «sera favorisée». «Si l'Algérie présente un candidat potentiel, elle sera favorisée», a-t-on dévoilé. Selon la même source, l'Algérie négocierait avec les autres pays, notamment de la rive Sud, afin de les convaincre de sa volonté d'aller de l'avant. Officiellement, la Jordanie est le seul pays candidat à ce poste. La période de candidature est ouverte depuis une semaine. La liste des pays candidats sera rendue publique dans quelques mois. Cette même source déclare que ce poste «doit revenir automatiquement à un pays maghrébin». Explication: les pays du Nord ont eu des postes clés au sein de l'UPM. La France assure la présidence de l'UPM. L'Espagne abritera le siège du secrétariat général. Ainsi, aucun pays de la rive Sud n'a manifesté sa propension à briguer des postes de responsabilité au sein de l'UPM. Certes, les pays orientaux ont eu leur part du gâteau. L'Egypte assure la coprésidence de l'UPM avec la France. Les postes de secrétaires généraux-adjoints reviennent à Israël, la Palestine, Chypre, la Grèce, Malte et la Turquie. De ce fait, si la logique est respectée, le poste de secrétaire général reviendra de facto à un pays maghrébin. A noter que la Tunisie n'a pas affiché son souhait de se porter candidate. Car le pays de Benali avait souhaité abriter le siège du secrétariat général avant de retirer sa candidature. A la veille de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres, qui s'est tenue les 3 et 4 novembre dernier à Marseille, le pouvoir tunisien s'est désisté en faveur de l'Espagne et notamment de la ville de Barcelone. Le Maroc n'a pas, jusqu'à preuve du contraire, exprimé son désir d'occuper ce poste, selon la même source. D'ailleurs, le roi du Maroc, Mohammed VI, n'avait même pas assisté au lancement de l'UPM le 13 juillet 2008 à Paris. Cependant, la même source réitère que tous les pays membres sont unanimes à dire que le poste de secrétaire général devrait revenir à un pays du Maghreb. Cette information a fait trop de bruit dans les couloirs du ministère algérien des Affaires étrangères. «L'Algérie a accepté de participer au Sommet du lancement de l'UPM à Paris, car il ne fallait pas opter pour la politique de la chaise vide. Mais, une fois membre, elle a son mot à dire», a-t-on appris. Et de poursuivre: «On n'exclut pas une éventuelle candidature de notre pays au poste de secrétaire général. Pour l'instant, rien n'a été fait et beaucoup de choses peuvent être faites.» Ces mêmes sources confirment que Alger avait demandé à Paris de la soutenir à ce poste pour accepter, en contrepartie, de participer au Sommet du lancement qui a eu lieu dans la capitale française le 13 juillet dernier. Les réserves émises par l'Algérie ont fini, selon la même source, par arracher un fort appui de la France et de certains autres pays européens. Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, n'a pas cessé, lors de sa visite en Algérie, de réaffirmer que cette dernière «a un rôle-clé et très important à jouer dans la rive Sud, dans ce projet». A noter, qu'officiellement, l'Algérie n'a pas affiché cette volonté et ce souhait. Mais dans les coulisses, les choses semblent aller dans ce sens.