Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a admis hier la persistance de difficultés au sein de l'Union pour la Méditerranée. Un candidat jordanien au poste de secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée a reçu mardi soir le soutien de cinq des pays membres de l'UPM, dont celui de la co-présidence française et égyptienne, a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères. Les ministres des Affaires étrangères d'Egypte, de France, d'Espagne, de Tunisie et de Jordanie, réunis au Caire, «ont indiqué qu'ils accueillaient favorablement le candidat jordanien Ahmad Massa'deh pour le poste de secrétaire général de l'UPM», rapporte l'agence officielle égyptienne Mena, citant un communiqué du ministère. Ils se sont accordés sur le fait que cette candidature serait évoquée lors d'une prochaine réunion le 12 janvier à Bruxelles, «pour préparer une recommandation commune à l'intention des ministres des Affaires étrangères des pays membres afin qu'elle soit entérinée de manière définitive le plus vite possible, peut-être à la mi-février», selon la Mena. Le secrétariat général pourrait ainsi être opérationnel à la fin février, ajoute l'agence. Le futur secrétaire général sera basé à Barcelone avec des adjoints palestinien, israélien, turc et de la Ligue arabe. En décembre, des diplomates avaient fait savoir que la candidature de M.Massa'deh, ambassadeur de Jordanie à Bruxelles, ne rencontrait pas l'assentiment général et que Paris avait par le passé cherché d'autres solutions, approchant la Tunisie pour le poste de secrétaire général. Le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos avait estimé, juste avant son départ de Madrid pour Le Caire, que l'UPM était «très proche de nommer son secrétaire général», un sujet en débat depuis des mois. Il avait souligné que la nomination d'un secrétaire général permettrait notamment de préparer le second sommet de l'UPM, prévu en juin à Barcelone, dans le cadre de la présidence espagnole de l'Union européenne. La France et l'Egypte assurent la co-présidence de l'UPM, créée le 13 juillet 2008 sur une idée du président français Nicolas Sarkozy. L'UPM compte une quarantaine de membres, dont les pays de l'UE, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée. Elle ambitionne, en développant des projets concrets dans divers domaines (environnement, transports, énergie, culture, éducation...), de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone et restée lettre morte. L'UPM a toutefois été mise en veilleuse au premier semestre 2009 en raison des tensions provoquées par l'agression israélienne contre le Hamas à Ghaza en début de 2009. Sa relance s'est ensuite heurtée à la controverse sur une participation du chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, à ses travaux, et à l'absence d'un secrétaire général. Le Caire et d'autres capitales arabes refusent la présence de M.Lieberman, dont le pays est membre de l'UPM, en raison de ses positions ultra-nationalistes et hostiles à un Etat palestinien. De fait,, présent au Caire, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a reconnu hier la persistance de difficultés au sein de l'Union pour la Méditerranée (UPM), en référence, notamment, au refus de pays arabes de voir le ministre des Affaires étrangères israélien Avigdor Lieberman y participer. «Oui, au niveau des ministres, il reste de petits problèmes entre certains ministres des Affaires étrangères. Nous allons les résoudre pas à pas», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au Caire, au siège de la Ligue arabe. «Pour des raisons politiques, nous ne sommes pas tous les jours d'accord», a-t-il ajouté. M.Kouchner a toutefois déclaré que l'UPM «restait une grande idée» et a souligné «qu'au niveau des experts, des ambassadeurs», les travaux sur des projets de coopération concrète entre pays riverains «faisaient des progrès».