Pour l'Algérie, “le secrétariat général doit être une structure souple et technique pour suivre la mise en œuvre des projets retenus”. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé hier que l'Algérie a exprimé des “réserves” au sujet “de la manière dont doit être conçu” le secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée. “Les débats ont porté sur la nature de ce secrétariat général. Faut-il un organe lourd, souple, technique, politique”, s'est interrogé le ministre au cours d'un point de presse, à l'issue de la conférence de Marseille. “À Marseille, nous avons défendu le principe de demeurer dans l'esprit de la Déclaration de Paris du 13 juillet dernier, adoptée par les chefs d'Etat présents lors de la conférence fondatrice de l'UPM”, a-t-il souligné, ajoutant que pour l'Algérie, “le secrétariat général doit être une structure souple et technique pour suivre la mise en œuvre des projets retenus”. “Nous avons insisté sur le respect de la Déclaration de Paris et nous considérons que seuls les chefs d'Etat peuvent l'amender”, a-t-il indiqué. M. Medelci s'est félicité du fait que le document final de la conférence de Marseille eût pris en considération la recommandation algérienne qui stipule que “les ministres ont décidé de poursuivre leurs consultations en conformité avec le mandat donné par les chefs d'Etat et de gouvernement au sommet de Paris”. Il a été convenu, selon le chef de la diplomatie algérienne, que les délégations soumettront leurs propositions à la co-présidence franco-égyptienne qui consultera les chefs d'Etat et de gouvernement, notamment sur les modalités de mise en place du secrétariat et la nouvelle dénomination du “Processus de Barcelone : UPM”. Le ministre a estimé qu'en attendant les décisions qui seront prises au sujet d'un éventuel élargissement du secrétariat général comme il a été proposé par certains pays, “rien ne nous empêche de démarrer le travail avec un secrétariat général et un SG adjoint léger. Il faut également voir les choses en dynamique”. Reste la question du poste de secrétaire général. “Celui-ci doit revenir à un pays de la rive sud de la Méditerranée”, a rappelé le ministre. “Il nous revient de désigner ce secrétaire général. Le principe de candidature a été retenu. Une liste est d'ores et déjà ouverte. La Jordanie s'est déjà portée candidate. Il n'est pas exclu qu'il y ait d'autres candidats dans les jours à venir”, a précisé M. Medelci, ajoutant que dans quelques semaines, “une évaluation de ces candidatures sera faite avant de formuler une proposition”. Le ministre a, par ailleurs, mis en exergue “les avancées politiques” enregistrées lors de la conférence des chefs de la diplomatie des pays membres de l'Union pour la Méditerranée, tenue à Marseille. “Les débats ont porté sur le statut à conférer à la Ligue des Etats arabes au sein de cette organisation. À ce sujet, la partie arabe a été cohérente dans sa pensée et dans son action. L'Algérie, comme les autres pays arabes, a défendu le principe d'une position sans conteste et permanente de la Ligue arabe au sein de l'UPM”, a-t-il relevé. L'autre avancée politique évoquée par M. Medelci a été enregistrée pour ce qui est de la crise du Moyen-Orient, “notamment en termes de solution à la crise”, a-t-il souligné. “L'initiative arabe à la crise du Moyen-Orient n'a jamais été consignée ni reconnue comme telle au niveau des différents forums y compris dans le forum euro-méditerranéen”, a rappelé le chef de la diplomatie algérienne. “Cette initiative a été reconnue à Marseille comme voie de sortie à la crise et comme voie importante à prendre en considération”, a-t-il ajouté. Concernant les projets retenus, M. Medelci a indiqué que l'Algérie est “partie prenante” dans tous les projets, rappelant que des initiatives ont été prises par l'Algérie bien avant le lancement de l'UPM. “C'est le cas du projet de la dépollution de la Méditerranée. Il y a quelques années, Sonatrach a créé une entreprise chargée d'intervenir en cas de pollution non seulement le long des côtes nationales, mais également dans tout le bassin méditerranéen”, a-t-il indiqué. H. S. /APS