Après l'agression, dont a fait objet l'équipe nationale, le ministre de la Jeunesse et des Sports Hachemi Djiar a aussitôt improvisé un point de presse à l'extérieur de l'hôtel. Voici ses principales réponses. Liberté : Vous venez de rendre visite à l'équipe nationale après l'agression dont elle a été victime par des supporters égyptiens. Dans quel état avez-vous trouvé la délégation ? Hachemi Djiar : Au passage du bus qui transportait la délégation de l'équipe nationale de l'aéroport à l'hôtel, un groupe d'Egyptiens a bombardé le bus avec des pierres. Nous avons enregistré quatre blessés, à savoir Haliche et Lemouchia, qui ont été touchés à la tête, Saïfi à la main, et l'entraîneur des gardiens de but. Heureusement que ces blessures ne sont pas graves. Je suis, naturellement, désolé de ce qui s'est passé et je ne peux que le condamner. Quelles ont été les mesures prises justes après cette agression ? Nous avons tout de suite fait appel aux représentants de la FIFA, présents ici au Caire, pour faire le constat de ce qui s'est passé. Nous avons immobilisé sur place le bus attaqué en saisissant les clés du véhicule afin que les Egyptiens ne fassent pas disparaître une pièce à conviction. Les représentants de la FIFA ont de ce fait constaté à l'hôtel les dégâts occasionnés au bus de l'EN. Nous les avons aussi invités à voir les blessés. Ils ont donc pris possession de toutes les pièces et nous ont dit qu'ils allaient se réunir pour prendre une décision à ce propos. Cela veut-il dire que le déroulement du match pourrait être remis en cause ? Franchement, je ne peux pas répondre à cette question. Je pense qu'il est préférable d'attendre le verdict de la FIFA. Monsieur le Ministre, quel est votre sentiment après cette agression contre une équipe algérienne sur le sol d'un pays étranger ? C'est désolant et regrettable, mais je veux dire une chose : il faut remettre cet acte triste dans son contexte, dans la mesure où certains médias, égyptiens notamment, ont commencé à échauffer les esprits. Ce qui a créé entre les deux équipes une ambiance tendue. Mais il est clair aussi que cet acte n'est pas l'œuvre des autorités égyptiennes ou du peuple égyptien. C'est un acte isolé, dont seul un groupuscule d'Egyptiens porte la lourde responsabilité. Ce petit groupe a réussi, malheureusement, à tromper la vigilance du grand dispositif de sécurité mis en place par les autorités égyptiennes à la faveur de la nuit qui commençait à tomber. Quel est actuellement le moral des joueurs ? Le moral de nos joueurs est au beau fixe. C'est un événement qui va davantage les motiver pour arracher la qualification au Mondial. Quel que soit le lieu où se déroulera la rencontre, nos joueurs sont aujourd'hui plus que jamais prêts. Peut-on comprendre par là que la rencontre pourrait avoir lieu dans un autre pays ? Il faut laisser la FIFA faire son travail. Pour notre part, nous avons fait le nôtre en la saisissant rapidement, documents à l'appui. Nous attendons bien sûr que la FIFA assume ses responsabilités dans cette affaire en toute objectivité. Il ne faut pas que ce grave préjudice, causé à notre équipe nationale par une bande de déchaînés, passe sous silence. Est-ce que le problème de la sécurité de l'équipe algérienne en Egypte se pose désormais ? Je ne pense pas. Je présume que cet incident va obliger les autorités égyptiennes à redoubler de vigilance. De toutes les façons, nous avons soulevé des protestations énergiques et officielles pour que la sécurité de notre équipe soit garantie sur le sol égyptien. Ne craignez-vous pas une réaction de la rue algérienne après cette agression ? Il est légitime que le peuple algérien soit attristé par un tel épisode, mais, je le répète encore une fois, il faut savoir dépassionner les débats et ne pas donner une importance démesurée à un acte, certes condamnable, mais isolé. S. L.