Les Etats-Unis ont assisté en fin de semaine, en tant qu'observateurs, à une réunion de la Cour pénale internationale (CPI), pour la première fois depuis la mise en place officielle de cette institution en 2002. Stephen Rapp, ambassadeur américain itinérant chargé du dossier des crimes de guerre, participe jusqu'au 26 novembre à l'Assemblée des Etats signataires de la juridiction internationale qui permet des poursuites pour crimes de guerre, génocides et tortures. Les Etats-Unis ont signé le traité instaurant la CPI du temps de la présidence de Bill Clinton, mais le texte n'a jamais été ratifié par le Congrès. Elu en 2000 à la Maison-Blanche, George W. Bush avait refusé que son pays rejoigne la Cour. Mais Obama s'est montré plus attentif et plus disposé, laissant entendre qu'il pouvait ratifier ses textes. Lors de son voyage au Kenya en août dernier, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait dit son profond regret de voir que les Etats-Unis n'avaient toujours pas ratifié le traité de Rome ! La participation de son ambassadeur aux travaux de La Haye témoigne de la nouvelle volonté de Washington de se rapprocher de cette instance qui pourrait poursuivre en justice des militaires américains en mission à l'étranger pour peu que des procès soient intentés contre eux. C'était la hantise de Bush junior qui a combattu avec fermeté la CPI. Les Etats-Unis s'inquiètent de voir des militaires américains poursuivis par la CPI en raison de leur rôle dans un conflit, pour des motifs politiques. Outre Washington, la Russie, la Chine et Israël n'ont toujours pas ratifié le traité CPI.