Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), premier tribunal international permanent chargé de la répression des crimes de guerre, a ouvert une enquête sur les crimes commis dans la région soudanaise du Darfour, a annoncé hier la CPI. “Il s'agit de la première enquête ouverte par la CPI à la suite d'une saisine à l'initiative du Conseil de sécurité des Nations unies. C'est une décision historique”, a commenté Richard Dicker, directeur des affaires de justice internationale de l'organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW). “La décision du procureur d'enquêter sur les crimes de masse et les viols au Darfour commence à faire tourner la roue de la justice pour les victimes sur place”, a-t-il ajouté. Bien qu'opposés à la CPI, les Etats-Unis ont accepté, pour la première fois, qu'elle soit saisie par le Conseil de sécurité pour les crimes commis au Darfour. L'ouverture d'une enquête officielle devrait mécontenter les autorités soudanaises, le président Omar Al-Béchir ayant affirmé, dès le début avril, qu'il ne livrerait jamais aucun Soudanais à une juridiction étrangère.