RéSUMé : Un vieux a la gentillesse de lui payer le café lorsqu'il ne retrouve pas tout son argent. Pour savoir si le travail est encore possible, Wassil demande au serveur s'il peut recevoir un appel. Ce dernier accepte. 14eme partie En regardant les agents de sécurité, Wassil sent une bouffée de chaleur lui traverser le corps. Il étouffe un peu. En jetant un coup d'œil à sa montre il s'aperçoit que plus d'un quart d'heure est passé. Enfin, le téléphone sonne. Le serveur, Sami, le laisse décrocher avant de lui faire signe d'approcher. - Allo ? Wassil ? - Bonsoir, dit-il. - J'ai discuté avec mon oncle. Il est au courant. Maintenant je peux vous dire de quoi s'agit, vous verrez si cela vous intéresse. Wassil a envie de lui dire qu'il est prêt à nettoyer des toilettes pour pouvoir vivre. - Tout ce que vous avez m'intéresse, dites toujours ! - Mon père a entrepris de retaper les vieilles maisons familiales à Bousmail, elles sont en ruine ! - Je ne pourrais pas les retaper tout seul. - Mes frères y sont déjà, mais mon père a décidé de prendre quelqu'un qui y serait en permanence, lui apprend-elle. Vous serez obligé d'y résider durant les travaux. - Cela m'arrangerait, murmure Wassil. Vous pensez que votre père me prendra ? On sera fixé dans une demi-heure au plus tard, répond la jeune femme. Il y a un endroit où on peut vous joindre ? Oui, ici même, dit-il. Vous pensez que votre père va tarder ? - Dès qu'il rentrera, lui promet-elle, je vous appellerais. Vous semblez si intéressé par ce travail ! Wassil raccroche, tout en soupirant. Sami le regarde d'un air interrogateur, comme s'il voulait savoir si ce coup de fil l'avait satisfait. Tout en lui offrant deux croissants de la veille, il lui demande doucement. - Ça va ? Tu as encore besoin du téléphone ? - Je dois recevoir un autre appel, lui confie-t-il. Mon avenir en dépend. Dans une demi-heure ou une heure, je serais fixé ! - Ça marchera, lui assure Sami. Mon cœur me le dit ! Wassil n'est pas aussi sûr que lui. Si cela marchait, il sera sauvé. Il est un peu plus à l'aise lorsque les agents de sécurité partent après les avoir salués. Comme Sami a la bonne idée d'allumer la télévision, Wassil se met à suivre un film allemand, oubliant son inquiétude et son impatience. Il y a si longtemps qu'il n'a pas regardé la télé, depuis qu'il est entré en prison. Il prend du plaisir à s'identifier à l'héros. - Wassil, tu peux passer la nuit avec moi, lui propose Sami. Si j'ai bien deviné, tu n'as pas où passer la nuit ? - Oui. Merci. Le temps avait passé, presque une heure. Wassil venait de voir la fin du film lorsque la sonnerie le fit sursauter. Comme les fois précédentes, c'est lui qui répond. - C'est vous qui avez appelé pour l'annonce ? C'est une voix d'homme âgé. Wassil a l'impression de l'avoir déjà entendue. Mais ce n'est qu'une impression. - Allo ? Est-ce que vous m'entendez ? - Oui. Wassil ignore pourquoi mais à la fermeté du ton du vieil homme, il est persuadé que cela ne marchera pas. A. K. (À suivre)