RéSUMé : La chance sourit enfin à Wassil. Le futur patron s'arrange avec lui. Il commencera à travailler des le lendemain. Il passe la nuit, en compagnie du serveur, heureux comme jamais. Toutefois, il se demande jusqu'à quand il pourra cacher son passé… 16eme partie C'est la sonnerie du téléphone qui réveillera Wassil. En se redressant dans son lit, il se rend compte que son ami est déjà debout. Il ne l'a pas entendu se lever. Le salon ne devait pas ouvrir tôt. Enfin, il le pensait, tout en s'habillant. Sami le trouve en train de mettre sa veste. - Bonjour Wassil ! Je ne te réveille pas, j'espère ? - Non ! - Il y a un appel pour toi ! Fais vite ! - Wassil va au salon et prend le combiné. C'est le fils du patron. - Ecoute, je passe par Alger dans quelques minutes. Mon père m'a demandé de te prendre au passage. Je peux savoir où tu te trouves ? - Oui. Wassil lui explique et quand il raccroche, il ne peut s'empêcher de soupirer. Pendant un court instant, il avait paniqué. Mais sa crainte n'était pas fondée. Dans quelques minutes, le fils de Boualem allait passer le prendre dans une petite voiture rouge. Wassil avait dû lui décrire sa tenue pour qu'il puisse le reconnaître lorsqu'il passera près du salon de thé. - Tu prends un café ou un crème ? - Un café. Merci pour tout, Sami ! Il est un peu plus de six heures. Ses collègues viennent d'arriver. Ils vaquent à leurs occupations. Sami s'apprête à partir. Wassil, qui se sent de trop, sort en même temps que lui. Il promet de revenir prendre un café avec lui. C'est la première fois depuis sa libération qu'il se sent revenir à la vie. Il sait que s'il revenait souvent voir Sami, ils pourraient être amis. Et rien qu'à y penser, il en était heureux - Hé ! Ya khouya ! Perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu la voiture rouge arriver. Le jeune qui la conduisait est beau, bien fait et son sourire est contagieux. - Salut ! Moi, c'est Tahar ! Tu as eu le temps de prendre un petit-déjeuner ? - Seulement un café. - Tu as passé la nuit chez toi ? - Non, chez un copain, murmure Wassil. Pourquoi ? - Tu as l'air fatigué. Tu sais, mon père t'a trouvé bizarre hier soir, lui dit Tahar. Si tu veux un conseil, moins tu raconteras des histoires, mieux ça vaudra pour toi ! - Je ne cache rien, répond Wassil en pâlissant légèrement. Je n'ai rien fait de mal ! - Tu n'as pas à te défendre, je ne t'accuse de rien, s'écrie le jeune homme. J'ai seulement voulu te donner un conseil ! Une heure plus tard, Wassil entre dans une grande maison, accueilli par une odeur de beignet. Tahar l'emmène directement à la cuisine où étaient attablés plusieurs de ses frères et des cousins. Il les lui présente. Leur accueil est chaleureux. Wassil n'a plus l'impression d'être venu travailler. Une famille venait de lui ouvrir les portes de l'amitié. S'il ne faisait aucune erreur, il pourrait être des leurs, le temps de quelques semaines ou de quelques mois. En une minute, une place lui est faite, un bol de lait et des beignets lui sont servis. Il fait connaissance avec eux, tout en prenant son petit-déjeuner. Il se sent si bien parmi eux qu'il se laisse aller à discuter avec Tahar. Il ne remarque pas son futur patron. Ce dernier, en entrant a eu un mouvement de surprise. Ce n'est pas la première fois qu'il voit Wassil. A. K. (À suivre)