Résumé : Après sa sortie d'hôpital, Wassil, une fois remis, tente de trouver du travail mais la chance ne lui sourit pas. Un mois après son retour, le propriétaire lui demande de partir. Wassil prend les journaux et lit les annonces. Il note un numéro… 12eme partie Mon Dieu, faites qu'ils répondent maintenant ! C'est la troisième fois qu'il appelle et il est bien déçu quand personne ne répond. Peut-être ce soir, à l'heure du dîner. Il a faim mais en fouillant dans la poche de son jean élimé, il tombe sur les quelques pièces qui lui restent. Il ne peut pas les dépenser maintenant. Il doit encore appeler. Avec un peu de chance, ce travail est encore disponible. Il mangera plus tard. Le jeune homme se met à déambuler dans les rues, sans but, alors qu'il s'était mis à tomber une pluie glacée. Wassil avait froid jusqu'aux os. L'hôtel était beaucoup trop loin pour qu'il puisse y rentrer et comme il ne pouvait plus y loger, pourquoi se donnerait il la peine d'y retourner ? Il observe quelques passants, pressés de rentrer chez eux, de se mettre à l' abri et au chaud. Il les envie. Ses mains glacées jouent avec les pièces et le bout de papier de journal déchiré. Ce dernier lui permet d'espérer. Ce soir, il sera fixé. Sa déambulation le mène à une cabine téléphonique. Wassil se regarde dans la vitre. Il n'était vraiment pas présentable. Il a une barbe de plusieurs jours qui lui mange le visage. Ses cheveux étaient trop longs pour qu'il puisse se présenter ainsi à son travail. Dans le fond de son cœur, il était presque sûr que cette fois la chance allait lui sourire. Depuis qu'il avait quitté l'hôpital, il n'avait pas pris de douche. Dans la vitre, il peut voir son regard. Que peut-il exprimer ? De la honte ? De la résignation ? Il se détourne de son image, ouvre la cabine puis se ravise. C'est encore trop tôt. La nuit était tombée, certes, mais il fallait attendre encore un peu. Il fit le tour de la place, attiré par la lumière d'un salon de thé. À travers les vitres, il pouvait voir les silhouettes des clients, il devenait la chaleur ambiante. Wassil avait envie d'un café brûlant. Il y a si longtemps qu'il n'en a pas pris ! Il voudrait pour un instant avoir l'impression de ne pas être seul, du moment qu'il gardait de quoi téléphoner. Wassil pousse la porte, aussitôt accueilli par une bouffée d'air chaud. Il s'approche du bar et commande un café. - Un café pour mon frère ! dit le serveur en lui posant une tasse devant lui. Et pour el-hadj ? - La même chose ! Wassil se tourne vers le vieux installé près de lui. Ce dernier portait une barbe qui lui allait très bien. Dans son costume gris, il avait beaucoup de classe. À l'œil, il inspirait le respect. - Il n'y a pas beaucoup de monde, aujourd'hui, fait remarquer le vieux, comme s'il était un habitué du lieu. - Oui, c'est peut-être dû au mauvais temps, répond le serveur. Ça travaille beaucoup ces derniers temps ? Tu n'as pas besoin de quelqu'un ? - J'ai pris trois jeunes à l'essai. Actuellement, ce n'est pas possible, lui dit le vieux. Quand il y aura du nouveau je t'en parlerai ! Wassil ne sait pas pourquoi mais il sent que son avenir peut changer si ce vieux acceptait de l'aider. Vu la conversation qu'il venait de tenir avec le serveur, il devait être à la tête d'une entreprise. Le jeune homme ne sait pas comment l'aborder. Il le regarde siroter son café alors que le serveur s'approche d'eux pour qu'ils règlent leurs consommations. Le vieil homme sort son portefeuille et en tire un billet de cent dinars. Wassil, lui, sort sa petite monnaie et pendant un moment il panique. Une partie de son argent avait disparu dans la doublure de sa poche. Il était si confus qu'il n'arrivait même pas à trouver les mots pour expliquer. Le serveur attendait toujours, le regardant d'un air suspicieux. A. K. (À suivre)