Ce programme de formation s'inscrit dans le cadre du projet, initié par la communauté européenne de Bruxelles, en faveur des associations locales d'élevage encadrées, côté algérien, par l'Association pour le développement et la promotion de l'artisanat local (Adpal) et, du côté européen, par l'Association, migrations, solidarités et échanges pour le développement (Amsed). L'espace culturel Mouloud-Mammeri de Beni Yenni, à 40 km au sud-est de Tizi Ouzou, abrite, du 15 au 19 novembre courant, la 6e édition du programme de formation de jeunes éleveurs (agriculteurs et apiculteurs notamment), dans le cadre du projet initié par la communauté européenne de Bruxelles en faveur des associations locales d'élevage encadrées, côté algérien, par l'Association pour le développement et la promotion de l'artisanat local (Adpal) et, du côté européen, par l'Association, migrations, solidarités et échanges pour le développement (Amsed). En effet, plusieurs associations venues, entre autres wilayas, de Bel Abbès, Ghardaïa, Boumerdès et des localités voisines, telles que Iferhounène, Aït Yahia, Aïn El Hammam…, se sont retrouvées à Beni-Yenni pour un même objectif : la formation, cette année, dans la fabrication du fromage de chèvre. Ainsi, deux formateurs strasbourgeois, rejoints par des ingénieurs agronomes et des étudiants, assureront cette formation au long de la semaine. La promotion du secteur de l'élevage caprin étant naturellement une occupation largement répandue, vu la prédisposition du relief, aura besoin d'une prise en charge et d'un suivi sérieux. À en croire les formateurs et les encadreurs, la formation est nécessaire pour passer d'éleveurs à producteurs de fromage de chèvre. La fromagerie une fois élargie pourrait produire des dividendes importants. “Nos objectifs sont divers, outre le bénéfice d'une dynamique d'enrichissement en formation et lancement d'une entreprise assez rationnelle, l'association pourrait se doter de matériel informatique et, plus tard, faire un rucher école”, nous apprend M. Aberkane, président de l'Adpal. Les éleveurs de chèvres se posent des questions quant au maintien, voire à la promotion et au développement de ce créneau pour “en faire une tradition chez nous”. Toutefois, dans certaines régions du pays, mettre le paquet pour une telle occupation n'est pas toujours fructueuse. Le représentant de Ghardaïa déplore le manque de rendement en fromage de chèvre. “Quels que soient les moyens que nous mettons, il nous est toujours très difficile de maintenir le cap, car la production est minime, voire insignifiante par rapport aux efforts consentis”, dira notre interlocuteur. Ce fromager a même tenté d'élever des races de chèvres nordiques, mais l'expérience a échoué, malheureusement, car ces bêtes n'ont évidemment pas pu résister au climat du sud algérien. Par ailleurs, les formateurs français, dans un long et riche exposé, ont présenté un travail scientifique dont pourraient bénéficier les éleveurs, en évitant notamment de gaspiller de l'énergie inutilement. “Eviter trop d'agrégats et escompter plus de résultats”, dira M. Eude, formateur français. Pour sa part, Mme Lara, une formatrice spécialisée dans l'élevage et le fromage caprin, insistera sur les conditions d'hygiène et de vie chez les animaux. “Eviter au maximum les risques possibles allant dans l'entrave d'un réel rendement. Il faut éviter les zones humides”, ajoute-t-elle. Expliquant qu'“au même titre que nous-mêmes, nous n'avons pas envie de dormir dans la boue et les courants d'air”. Cette initiative dans la formation, sixième édition du genre, aura donné des résultats probants. L'on citera comme exemple cet éleveur de Makouda qui a commencé son entreprise avec 50 têtes à la première formation, avant de se retrouver, aujourd'hui, avec plus de 150 chèvres. Le but de la pérennisation du secteur de l'élevage qui ne réclame pas beaucoup de moyens, en fait, sera-t-il ainsi atteint en l'absence d'une politique agricole largement soutenue et répandue à même d'encourager les futurs ingénieurs présents pour la circonstance ? L'engouement affiché par les étudiants venus pour la formation et l'intérêt montré pour la fromagerie suffisent-ils pour une réelle relance dans ce secteur de développement ? Des questions qui consistent à mettre à jour les voies d'un débat assez large autour de la fromagerie de chèvre en milieu rural. Les formateurs n'ont pas cessé en tout cas d'assurer “qu'avec peu de moyens, on peut monter une fromagerie”.