Les syndicats autonomes maintiennent la pression. En grève depuis quelques jours à l'appel de leurs structures syndicales, les enseignants de Tizi Ouzou observeront demain un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation. Le rassemblement est prévu à 10 h. Cette action est décidée conjointement par les bureaux de wilaya des syndicats Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) et du Cnapest (Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) lors de la réunion du 19 novembre. Une réunion consacrée à l'évaluation de leur mouvement de grève “qui a connu une forte mobilisation aux niveaux local et national”, a annoncé un communiqué commun des deux organisations syndicales. Une mobilisation que les autonomes expliquent par la légitimité des revendications soulevées par les enseignants, tous paliers confondus. À cet effet, les deux syndicats appellent les enseignants à rester mobilisés autour de l'Unpef et du Cnapest, dont seuls les conseils nationaux sont habilités à décider des suites à donner au mouvement. Les autonomes précisent que le mot d'ordre de grève cyclique de huit jours, initié par plusieurs syndicats autonomes, est toujours de mise. Le débrayage qui a paralysé le secteur de l'éducation a amené les autorités à lâcher du lest sur certaines revendications et acceptent d'ouvrir un dialogue avec les syndicats autonomes. Les pourparlers engagés avec le ministère de tutelle semblent visiblement coincer puisque les deux parties n'arrivent pas encore à trouver un terrain d'entente autour des points étalés sur la table de négociations. Pour leur part, les enseignants du lycée Imache-Amar de Beni Douala dénoncent dans une déclaration rendue publique les ponctions sur salaire dont ils sont l'objet, suite à l'organisation de journées de protestation. Pour le collectif enseignant, la sanction qui tombe comme un cheveu dans la soupe en cette veille de fête de l'Aïd est pour le moins disproportionnée et surtout arbitraire. La grève que les enseignants du lycée ont observée n'était qu'un moyen d'alerter les responsables concernés sur la situation lamentable qui prévaut au sein de l'établissement. La Cnapest s'est saisi de l'affaire, selon des enseignants, qui rappellent que le premier responsable de la direction de l'éducation de Tizi Ouzou aurait donné des instructions pour que les travailleurs du secteur ne soient pas ponctionnés durant ce mois de novembre qui coïncide avec les fêtes de l'Aïd. Selon les enseignants, leur établissement croule sous des problèmes qui ont fait que la rentrée scolaire a été pour le moins laborieuse, pour ne pas dire chaotique. À titre d'exemple, le manque d'encadrement aussi bien administratif que technique a engendré une anarchie qui risque de perturber les enseignants dans leur mission pédagogique. Pourtant, promesse avait été donnée pour la prise en charge des problèmes soulevés par les enseignants grévistes. Mais ces derniers, au lieu de voir les engagements de l'administration se concrétiser, se voient sanctionnés. Ils ont appris à leur dépens la ponction sur salaire ; une décision qui tombe tel un couperet pour les enseignants qui ont décidé de saisir les responsables concernés pour l'annulation d'une telle décision.