Le plus jeune des fils du grand Sidi Naji, bien connu à Biskra, s'appelait Si Elgacem. Dans sa jeunesse, il alla à Tunis, puis revient en Algérie. Son grand frère, Sidi Abderrahmane Ben Naji, qui s'était fixé à Berrouaghia, vint lui rendre visite dans le Zahrèz, où se dressait une grande tente des Ouled Aïssa, celle de Mohamed Ben Doqman. Bien reçu et honorablement traité, il monta la sienne à côté. Les deux hommes devinrent les meilleurs amis du monde. Si Gacem épousa la fille de Si Mohamed. Désormais, ils formeront un même douar. Pourtant, un jour, alors que le douar se déplaçait, un malentendu brouilla les deux hommes. Sidi elgacem fit sortir ses animaux et sa tribu et prit ses distances. Accablé de tristesse, Si Mohamed Ben Doqman regarda s'éloigner Si Elgacem. Lorsqu'une bonne distance les sépara, Si Mohamed leva son bâton, l'épaula comme un fusil et fit mine de tirer. Si Elgacem ne reçut aucune blessure mais il tomba raide mort. Le cadavre fut enterré à l'endroit même où il était tombé. Les femmes montèrent les tentes pour la nuit. Submergé par une immense tristesse, Si Mohamed resta prostré sur place. Au troisième jour, il rendit l'âme à son tour. C'est ainsi que les deux hommes restèrent unis pour toujours. Leurs deux qobbas, à une portée de fusil l'une de l'autre, sont dans le Zahrèz, au lieudit “Ghounjaya Sidi Naji”. NADIA AREZKI [email protected]