La direction d'Ispat El-Hadjar a décidé de procéder, dès hier, à l'arrêt de la zone fonte du complexe sidérurgique qui comprend, est-il expliqué dans un communiqué que le syndicat a transmis à toutes les autorités compétentes et à la presse, la PMA, la cokerie et le haut fourneau. Une mesure douloureuse que les dirigeants d'Ispat n'ont pu éviter, semble-t-il, du fait du manque d'énergie électrique et qui risque d'être suivie par d'autres arrêts d'installation tout aussi stratégique. Le syndicat d'Ispat qui était déjà monté au créneau, il y a deux semaines, pour dénoncer les restrictions de Sonelgaz en matière de fourniture d'énergie, s'affole aujourd'hui à l'idée que le complexe tout entier pourrait être paralysé dans les semaines qui suivent, si rien n'est entrepris d'ici là pour combler le déficit de puissance électrique requis. Rien ne va plus donc à Ispat, même si les responsables de la zone Sonelgaz ont promis de tout faire pour récupérer les quelques 100 mégawatts demandés par le client pour le maintien en exploitation de ses équipements principaux. Selon les représentants des travailleurs, la direction de Sonelgaz se serait engagée à entamer des négociations avec les responsables de la compagnie d'électricité tunisienne pour l'achat d'un éventuel excédent d'énergie électrique qui serait, le cas échéant, mis à la disposition exclusive du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Le plan de délestage, qui a coûté au complexe d'El-Hadjar une perte sèche de production de l'ordre de 3 900 tonnes d'acier-jour, a eu des retombées négatives sur les autres géants de l'industrie dans la région tels que Asmidal et la cimenterie de H'djar Essoud. Le complexe des engrais phosphatés, qui se compose de deux unités distinctes, n'arrive à maintenir son rythme de production à un niveau acceptable qu'au prix d'efforts surhumains que la conjoncture a imposés à ses techniciens, les horaires de délestage coïncidant avec des périodes de pointe. Les travailleurs se disent incapables de résister longtemps à de telles contraintes. Au niveau de la cimenterie de H'djar Essoud, où l'on enregistre une perte de production du fait justement du plan de délestage, de l'ordre de 1 200 tonnes/jour, les représentants des travailleurs se déclarent aussi lassés de ces restrictions. Leur source d'énergie électrique étant conditionnée par l'excédent dégagé dans les wilayas de Guelma, Skikda et Annaba, ils sont contraints de recourir à une auto-suffisance relative par le biais de deux transformateurs de 25 mégawatts chacun et qui ne couvrent en fait que 30 à 40% de leurs besoins réels en phase de crise. A. A.