Pas moins de 29 personnes, tous membres du personnel du service de réanimation, ont été mis en “convalescence”. Il s'agit aussi bien de membres du staff médical que d'employés administratifs suite au décès, survenu le 28 novembre dernier dans ce service, d'une jeune femme enceinte s'avérant porteuse du virus AH1N1. Depuis jeudi, c'est un vent de panique générale qui s'est emparé du CHU d'Oran, notamment au sein des deux services stratégiques que sont la réanimations du pavillon 5 et la maternité. En effet, nous avons appris que pas moins de 29 personnes, toutes membres du personnel du service de réanimation, ont été mises en “convalescence”. Il s'agit aussi bien de membres du staff médical que d'employés administratifs, suite au décès, survenu le 28 novembre dernier dans ce service, d'une jeune femme enceinte s'avérant être porteuse du virus AH1N1. De même qu'à la maternité du CHU d'Oran où après l'évacuation d'une patiente, originaire de Relizane, on assiste aussi à une panique. Une des résidentes de la maternité, ayant été amenée à prendre en charge la jeune femme, vient d'être placée sous traitement Tamiflu, suite à l'apparition des premiers symptômes grippaux. Dans ce service, l'accès est désormais strictement limité et le port du masque indispensable même pour les visiteurs. La situation semble plus tragique au service de réanimation du pavillon 5 qui, dans les faits, va se retrouver fermé avec la mise en congé d'office de 29 employés. Nos sources nous indiquent encore qu'une opération de désinfection est en cours dans ce service. Plus ahurissant, les réanimations du CHUO faisait face depuis des mois à des infections nosocomiales n'ayant amené aucune mesure ou réaction de la part des responsables compétents, malgré les mises en garde répétées des chefs de service. Ainsi, aussi incroyable que cela puisse paraître, la situation dans laquelle est aujourd'hui plongé le CHUO est le fruit de l'incapacité à organiser et à mettre en place les protocoles de prévention de la grippe AH1N1 en milieu hospitalier. Comment une femme enceinte, présentant une pneumopathie, a-t-elle pu être évacuée de Relizane sans aucune autre mesure de prévention et sans que les services sanitaires d'Oran aient été informés de son état ? Pour rappel, ce n'est qu'après le décès de cette jeune femme enceinte que les prélèvements effectués s'avérèrent, après coup, positifs à la grippe AH1N1. Par ailleurs, comment expliquer la décision, pour le moins irrationnelle, de mise en congé d'office du personnel d'un service de réanimation, aggravant du même coup la panique, comme nous ont fait part plusieurs médecins : “Même si le personnel de réanimation ou de la maternité étaient légitimement paniqués, ou présentaient de légères hyperthermies, il ne fallait pas les mettre en congé tous, mais leur expliquer la situation, leur prescrire du Tamiflu et suivre les symptômes qu'ils pouvaient présenter. Au service infection, nous faisons face à la grippe H1N1 depuis des mois, mais ce n'est pas pour autant que l'on a tous pris un congé. Comment fermer un service de réanimation alors que plus que jamais, nous en avons besoin ?” s'offusque l'un de nos interlocuteurs. Tous ces éléments n'ont fait qu'accroître la peur et même engendré des mouvements de colère chez le personnel concerné. Certains expliquent que ce n'est que depuis la mi-novembre que la vaccination de la grippe saisonnière a été proposée au personnel, et de dénoncer la pagaille qui règne dans la majorité des services : “Cette situation d'épidémie de grippe H1N1 a fait voler en éclat tout le système de gestion chaotique du secteur de la santé. C'est pour cela que nous, en tant que médecins, craignons le pire, aujourd'hui, car si cela passe dans la société, ce sera la catastrophe assurée.” Et que dire aussi de l'impact psychologique de cette pagaille sur l'ensemble de la société si les citoyens ont le sentiment que dans le corps médical, on est incapable d'y faire face. En dernier lieu, nous apprenons encore qu'un enfant a été admis au service de réanimation pédiatrique du CHU d'Oran avec suspicion de grippe AH1N1.