La libération de prisonniers palestiniens contre celle d'un soldat israélien, Gilad Shalit, détenu par le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, pourrait intervenir au cours des deux prochaines semaines, a estimé, samedi, un député travailliste israélien. De son côté, l'Egypte, qui joue le rôle de médiateur dans les négociations indirectes, a exhorté Israël à répondre aux exigences palestiniennes. “L'accord sera présenté au public d'ici une semaine ou deux”, a déclaré le député israélien, Daniel Ben Simon, lors d'un événement culturel à Beersheva (sud), assurant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était décidé à parvenir rapidement à un accord. Alors que les médias israéliens ont estimé qu'il tenait cette information de M. Netanyahu, le bureau du chef du gouvernement a toutefois opposé un démenti catégorique. “Le Premier ministre n'a jamais dit cela, ni à une personnalité politique ni à personne d'autre”, a fait savoir son secrétariat. Israël et le Hamas maintiennent un black-out sur les tractations en vue de la libération du soldat Gilad Shalit, un tankiste de 23 ans, également détenteur de la nationalité française, capturé le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza par un commando palestinien dont faisait partie le Hamas islamiste. M. Ben Simon s'est encore félicité de cet “acte de leadership” de M. Netanyahu, qu'il a opposé à Ehud Olmert, son prédécesseur à la tête du gouvernement israélien. Ehud “Olmert n'était pas prêt à payer tout le prix pour Shalit et je suis heureux que Netanyahu fasse ce qu'Olmert n'était pas prêt à faire”, a déclaré le député travailliste. Le parti travailliste, dirigé par Ehud Barak, l'actuel ministre de la Défense, est membre de la coalition gouvernementale au pouvoir en Israël. Samedi soir, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a, lui, indiqué avoir demandé à Israël davantage de flexibilité. “Nous avons dit aux Israéliens que s'ils voulaient (récupérer) leur soldat, ils devaient payer le prix exigé par les Palestiniens”, a dit M. Aboul Gheit, cité par l'agence égyptienne Mena. Israël ne devrait pas “exagérer ses propres exigences”, a-t-il poursuivi, selon la même source. Le Hamas réclame en échange de la libération du soldat israélien l'élargissement de plusieurs centaines de détenus palestiniens, dont des chefs politiques et militaires de la seconde Intifadha des années 2000. À ce propos, M. Ben Simon a assuré que le dirigeant palestinien Marwan Barghouthi, symbole de l'Intifadha actuellement détenu en Israël, ferait partie des détenus libérés dans le cadre de cet échange. “Il est sur la liste”, a-t-il déclaré, mais la question est désormais de savoir s'il sera expulsé à l'étranger ou laissé libre de ses mouvements en Cisjordanie, a expliqué M. Ben Simon. Ses commentaires contredisent ceux du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui avait catégoriquement exclu, mercredi, que Marwan Barghouthi fasse partie des détenus palestiniens libérés. M. Barghouthi a été arrêté par l'armée israélienne en 2002 et condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie après avoir été reconnu coupable d'implication directe dans quatre attentats anti-israéliens ayant coûté la vie à cinq personnes durant l'Intifadha.