La Hollande est pratiquement le seul pays dans le monde où la vente de cannabis est légalisée à travers les coffeeshops. Ce qui représente une rentrée d'argent non négligeable dans la mesure où de nombreux étrangers (issus principalement de la Belgique, de la France et de l'Allemagne) y viennent faire leurs petits achats, car les lois de leurs pays respectifs ne leur permettent pas de s'en procurer légalement. Mais pourquoi le gouvernement hollandais a-t-il autorisé la vente de drogue douce ? Quels sont les objectifs de ce qui apparaît comme une véritable stratégie de lutte contre le trafic et la consommation de drogue ? Si la politique néerlandaise demeure sous les feux de la critique, notamment américaine, il n'en reste pas moins que cette stratégie ne date pas d'aujourd'hui et semble obéir à une philosophie très simple. Si le monde entier demeure jusqu'à présent incapable de freiner le trafic des stupéfiants qui représente la première rentrée d'argent mondiale, la Hollande affirme avoir trouvé une partie de la solution, du moins depuis 1976. Lors d'une conférence animée au siège du ministère des Affaires étrangères, Bob Keizer, consultant en matière de lutte contre la drogue à Trimbos Institute, en présence des responsables de Security Policy Department (DVB), a expliqué l'origine de l'autorisation des coffeeshops qui existent depuis 1976. À l'initiative du ministère de la Santé de l'époque, il s'agissait de séparer la drogue douce des drogues dures. Aujourd'hui, les Pays-Bas comptent 702 coffeeshops dont plus de 52% sont répartis à travers les villes. Ce qui est en revanche contradictoire dans cette affaire, c'est que les gérants des coffeeshops achètent la drogue de façon illégale, mais la vendent de la manière la plus légale. L'objectif étant de mieux maîtriser le flux du trafic tout en mettant un certain nombre de conditions afin que les coffeeshops n'échappent pas au règlement. En l'occurrence, ils ne sont pas autorisés à vendre plus de 5 grammes, avec interdiction de vendre aux mineurs, pas de publicité comme il est formellement interdit de provoquer des nuisances de sorte à perturber la quiétude du voisinage. Sont impliqués dans cette stratégie, outre le ministère de la Santé, ceux de la Justice, des Affaires étrangères, de l'Intérieur ainsi que les municipalités qui sont tenues de gérer en premier lieu ces lieux “d'évasion”.