Oran n'a pas connu un tel affolement depuis l'hiver 2003 à la suite de la peste noire qui a sévi au niveau de la localité de Kehaïlia. Le virus H1N1 continue de faire des victimes. La situation est inquiétante. La population est alarmée. Tous les indices et les bilans renseignent d'une telle évidence et ce, après le décès, durant la nuit de vendredi à samedi, d'une femme (34 ans) enceinte (au septième mois) et l'hospitalisation, en urgence, d'un jeune étudiant âgé de 24 ans. La femme décédée résidait à Aïn El Beïda. Elle a été admise, il y a une semaine, aux Urgences médicales et chirurgicales (UMC) dans un état grave, présentant des symptômes très avancés de grippe porcine, apprend-on de sources très proches dudit service. «Les prélèvements qui ont été opérés, hier, c'est-à-dire après le décès de la femme, ont été positifs, la femme est morte de la grippe porcine», ont ajouté les mêmes sources. Ce qui porte le nombre de décès dus à la grippe porcine à neuf dont cinq femmes enceintes à travers le territoire national et deux victimes à travers la wilaya d'Oran. Les admissions se poursuivent et les services en charge sont en alerte maximale après l'hospitalisation d'un autre cas suspect, un étudiant de 24 ans, qui s'est avéré positif par la suite. Ce dernier, résidant à la cité universitaire Emir- Abdelkader (C5), dans la commune de Bir El Djir, a été contrôlé positif et placé sous suivi médical intensif. Une autre femme, originaire de Hammam Bouhadjar (Aïn Témouchent) aurait été contaminée après qu'elle ait été admise, la semaine passée, au service de la maternité de l'hôpital d'Oran. Un homme, âgé de 34 ans, porteur de virus, aurait été placé sous haute surveillance au niveau du service de réanimation relevant de la pédiatrie d'Oran. Deux autres cas suspects auraient été signalés. Une femme, originaire de Oued R'hiou et un nourrisson âgé de 16 mois, arrivés d'Angleterre, seraient dans un état comateux et mis sous contrôle médical. Sur un autre plan, la décision de fermeture du service de réanimation du CHU d'Oran est maintenue après que deux médecins eurent contracté le virus tandis que les prélèvements des échantillonnages au sein même de la structure ne sont pas écartés. «Le service en question doit être totalement désinfecté.» A la faveur de toutes ces données, et telle une trainée de poudre, l'information s'est, aussitôt, répandue dans toute la ville suscitant une vive panique et inquiétude parmi les populations. Depuis le décès, la semaine dernière, d'une femme enceinte au niveau de la maternité du CHU d'Oran, ledit service vit au rythme d'un flux humain sans précédent. Ainsi, une grande foule, constituée de pères de famille, époux et parents des femmes enceintes hospitalisées, continue à affluer au niveau du service de la maternité en quête de renseignements.