La nature du climat du pays, les besoins grandissants en eau potable, l'urgence à trouver des solutions appropriées, la chance pour le pays de bénéficier d'une côte relativement longue, ont été à l'origine de la décision. Le ministre de l'Energie et des Mines, le Dr Chakib Khelil a présidé, hier, à l'université Abou-Bakr-Belkaïd de Tlemcen la première conférence nationale sur le thème “Dessalement de l'eau de mer en Algérie : programme et réalisation”, orientée vers l'aspect contribution des entreprises nationales à la réalisation des projets de dessalement en termes d'engineering et construction, et ce, en présence du wali, des P-DG de Sonatrach, Sonelgaz et AEC, (Algerian Energy Compagny) l'organisme qui pilote l'opération de dessalement de l'eau de mer à travers le territoire national. Dans son allocution suivie notamment par les nombreux étudiants inscrits dans le cursus hydraulique et management, le ministre a rappelé “le chemin parcouru depuis 2001, année de la création de la société AEC par les groupes Sonatrach et Sonelgaz à ce jour. Si l'on tient compte des projets de centrales électriques réalisés par AEC, ce sont près de 15 projets qui ont été lancés par le secteur à travers l'AEC dont notamment les projets de dessalement de l'eau de mer”. Et d'ajouter : “Aujourd'hui, le pays connaît d'Ouest en Est, les grands projets de dessalement de l'eau de mer mis en service avec ceux de la zone industrielle d'Arzew, d'El-Hamma à Alger et dans la zone industrielle de Skikda. Ces projets qui sont déjà opérationnels, représentent à eux seuls une capacité de production de 400 000 m3/jour”, précisant qu'“à fin octobre 2009 la production cumulée de ces projets seulement mis en service respectivement en 2006, 2008 et 2009 représentent un total de plus de 200 millions de m3/j. Cette production a servi d'une part à l'alimentation des zones industrielles bien sûr, mais aussi à l'approvisionnement des grandes agglomérations que sont Oran, Alger, Skikda”. Le Dr Khelil a indiqué que “des projets entreront en exploitation prochainement et de manière progressive à travers le pays. Il s'agit du projet de Béni-Saf (200 000 m3/j) qui couvrira dès 2010 les besoins de la wilaya de Aïn Témouchent et de la ville d'Oran, du projet de Souk Tléta (200 000 m3/j) dans la wilaya de Tlemcen et de Fouka (120 000 m3/jour) situé à Tipasa avec mise en exploitation prévue au 1er semestre 2010. Le reste du programme est constitué des projets de Mostaganem (200 000 m3/j), de Honaine (Tlemcen) avec 200 000 m3/j, de Cap Djinet (Boumerdès) d'une capacité de 100 000 m3/j, de Tenès (200 000 m3/j) et le plus important projet au monde localisé à El-Magtaâ (Oran), avec 500 000 m3/j”. Le ministre de l'Energie a encore cité les projets d'El-Tarf et de Oued Sebt (Tipasa) avec 100 000 m3/j chacun actuellement en construction et qui devront connaître des mises en production dans les deux années à venir. “L'ensemble de ces réalisations une fois achevées, apporteront au pays à l'horizon 2010/2012 un apport de près de 2 300 000 m3/j de quoi couvrir les besoins de plusieurs millions d'Algériens qui ont trop souffert du manque d'eau potable. Le programme en cours sera parallèlement renforcé par de nouvelles réalisations à Jijel et Béjaïa (100 000 m3/j chacun”, a souligné le ministre, devant les gérants des sociétés nationales et des managers venus de l'étranger. Le Dr Khelil a expliqué que “la nature du climat aride du pays, les besoins grandissants en eau potable des populations, l'urgence à trouver des solutions appropriées, la chance pour le pays de bénéficier d'une côte relativement longue, ont été à l'origine de la décision prise par le gouvernement pour la mise en œuvre du programme de dessalement de l'eau de mer. En outre, le ministre a précisé que “le schéma de montage retenu dans le lancement des projets de dessalement de l'eau de mer permet de répartir les risques pour la réalisation des investissements entre différents intervenants et non plus de les faire supporter par un seul acteur qui est le maître de l'ouvrage. Ce schéma quoique complexe permet de libérer l'Etat de l'inscription de la dette et à nos entreprises de s'aligner sur les standards internationaux dans la mise en place des packages contractuels. Il reste, cependant, que la partie sensible de cet investissement lié aux aspects de son exploitation et de sa maintenance nécessite encore des efforts et un savoir-faire que nos entreprises devront développer. Aujourd'hui, un début d'expérience prometteur est acquis par nos entreprises dans le domaine du dessalement de l'eau de mer tant au plan des connaissances générales et technologiques qu'au plan des montages contractuels. Il reste, cependant, à les développer pour passer à une nouvelle phase portant sur la réalisation de ces projets par moyens propres”. Le Dr Khelil a ajouté dans ses projections que “les entreprises de réalisation disposent d'un potentiel remarquable de moyens, ayant accumulé une grande expérience chacune dans le domaine qui lui est propre. La réalisation de stations de dessalement d'eau de mer nécessite une organisation en conséquence et la conjugaison des efforts de toutes les entreprises nationales concernées. Il est opportun aujourd'hui pour les entreprises de réalisation de franchir un nouveau pas conduisant vers la réalisation des projets d'investissement par leurs propres moyens”. “Aussi, nous avons décidé que les projets de dessalement de l'eau de mer d'El-Tarf et de Oued Sebt soient pris en charge par nos moyens propres tant au niveau de leur réalisation que leur mise en service et leur exploitation, ceci constitue un véritable défi pour notre secteur que nos entreprises doivent assumer comme elles l'ont déjà fait au départ lors du lancement du programme de dessalement de l'eau de mer”. Avant l'intervention du ministre, le P-DG de AEC, le recteur de l'université Abou-Bakr-Belkaïd et le wali étaient intervenus pour souligner l'importance de cette première conférence nationale marquée également par des exposés de spécialistes sur la problématique du dessalement de l'eau de mer en Algérie.