Résumé : Mélissa est heureuse d'apprendre que sa sœur est enceinte. Elle s'efforce de garder le sourire. Taouès est inquiète. Elle se demande si sa sœur est prête pour la nouvelle. Mélissa s'attend au pire… 5eme partie -Mais pourquoi ? s'écrie Mélissa. Pourquoi me l'avoir caché ? Elle a si mal que sa mère soit malade qu'elle se met à renverser tous les objets qui se trouvent à portée de main sur la bibliothèque. Les bibelots, les cadres de photos et le petit service à thé en argile partent se casser contre le mur. - Pourquoi ? Quand Taouès et sa mère la prennent dans leurs bras, elle éclate en sanglots. Elle n'en peut plus de douleur. Elle a l'impression qu'elle étouffe, que son cœur va exploser. - Pourquoi ? Quand elle se fait toute molle entre leurs bras, Taouès fait signe à sa mère de l'aider à l'allonger sur le canapé. - Il faut être courageuse Mélissa ! Vois maman, elle tient le coup ! Il faut faire comme elle. Et elle sera encore plus forte si on se bat avec elle ! - Pourquoi me le dire maintenant ? Quand c'est presque la fin ? Elle a souffert toute seule. Je suis sa fille, elle aurait dû me le dire ! - Comment aurait-on pu te le dire quand tu étais encore sous le choc de la mort de Nabil ? l'interroge Taouès. On avait peur que tu deviennes folle ! On a préféré attendre que tu ailles mieux pour pouvoir te le dire. Parce que ce n'est pas facile. Dès qu'on a vu que tu allais mieux, on a décidé de t'en parler. - Maman, murmure Mélissa, pardonne moi d'avoir été égoïste ! Mounira serre sa fille contre son cœur. Tout comme elle, elle pleure. Il y a des choses dans la vie contre lesquelles on ne peut rien. Autant se faire au destin, autant s'y soumettre. - Et tu le sais depuis quand ? - Quelques semaines avant la mort de Nabil, lui apprend sa mère. La maladie avait déjà évolué. Je me savais condamnée et j'aurais voulu que vous ayez fait toutes deux vos vies. Seulement, le destin voulait que tu perdes ton fiancé et si j'ai trouvé la force de me battre, c'est pour pouvoir te soutenir. Je te savais faible et je me refusais à t'abandonner à ton malheur ! - Pardonne-moi, maman ! - Il n'y a rien à pardonner, Mélissa. J'assume mes responsabilités de mère. J'ai fait de mon mieux pour Taouès ! Maintenant Mélissa comprend pourquoi le mariage de sa sœur a été fêté rapidement, pourquoi ses parents ont tout fait pour qu'il ne lui manque rien. C'était pour lui assurer le bonheur à elle et son mariElle sent quelque chose se déchirer en elle en comprenant aussi que son refus de continuer sa vie à la mort de Nabil a été un enfer pour sa mère. Tant qu'elle refusait d'aller de l'avant, sa mère n'aurait pu trouver le repos ici-bas et dans l'au- delà. - En plus de ta maladie, j'étais un poids pour toi, dit-elle. Pardonne mon égoïsme ! Comment as-tu fait pour me cacher la réalité ? Pour que je ne me doute de rien ? - Rappelle-toi les fois où je m'absentais une semaine ou deux, dit Mounira. Je te disais que j'allais chez mes frères mais, en fait, j'allais à l'hôpital ! Il y a quelques jours, le spécialiste m'a appris que mes derniers contrôles ont révélé que la maladie a encore progressé. Qu'il n'y a plus rien à faire ! Mélissa se prend la tête entre les mains. Elle crie. Elle ne veut pas perdre sa mère. A. K. (À suivre)