Résumé : Mélissa apprend que sa mère est gravement malade. Tout à son deuil, elle n'a rien vu. Pendant deux ans, sa mère souffrait, se battant contre la maladie pour pouvoir la soutenir. Elle est à bout, la médecine ne peut plus rien pour elle… 6eme partie -Maman, tu ne peux pas me laisser maintenant. - Quand l'heure viendra, je te laisserai ma fille. Il y aura ton père et ta sœur à tes côtes, mais si tu veux que je parte en paix, il te faudra faire un effort et reprendre ta vie ! Mounira ne s'attendait pas à ce que cela soit facile mais la réaction de Mélissa réussit à chasser son inquiétude. - Je ferais tout ce que tu veux, maman. Avec ta bénédiction, je crois que je pourrais aller de l'avant ! - Avant de partir aider ta sœur, tu fais une demande d'emploi que ton père va remettre à un ami. Peut-être qu'il pourra te trouver quelque chose ? Cela te permettra de ne dépendre de personne et surtout de renouer avec la vie à l'extérieur. Mélissa a un peu peur de sortir, d'avoir à parler, à connaître des gens. Il y a si longtemps qu'elle s'était retirée qu'elle craignait le jour où elle serait forcée de travailler. - Pourquoi t'inquiéter dès maintenant puisque tu vas partir à Zéralda ? Tu vas en profiter pour te reposer et te préparer et puis, il y aura Taouès qui pourra t'aider, même enceinte, elle est restée alerte. Si tu es d'accord, tu partiras avec eux après le déjeuner ? Tu devrais préparer quelques affaires à emporter. Mélissa ne peut pas refuser et laisse sa mère et sa sœur dans le salon. Tout en ramassant les débris de tasses de thé, Taouès essaye de rassurer sa mère. - Je ferais de mon mieux pour que cela se passe bien. Il te faudra combien de temps ? - Dix jours au moins. La sonnette de la porte d'entrée retentit à ce moment. Taouès abandonne les débris. - Cela doit être Fouad , je vais lui ouvrir. Mounira est heureuse de le voir. Le déjeuner se passe dans une ambiance sereine. Mélissa part avec eux. Elle aurait voulu rester avec leur mère mais celle-ci insistait. Chez sa sœur, elle s'occupe de la chambre du bébé. - Alors, est-ce que cela vous plaît ? Mélissa se tourne vers sa sœur et son beau-frère. À leur expression, elle comprend que la chambre qu'elle a décorée et meublée à son goût, pour leur bébé à venir, leur plaît beaucoup. Taouès va passer un bras sur les épaules de sa sœur et sourit, les yeux larmoyants. - Pour une surprise, tu n'aurais pu nous en faire de meilleures, Mélissa ! Merci beaucoup. C'est vraiment très beau et excuse-nous d'avoir abusé de ta gentillesse. - Tu sais, je l'ai fait avec beaucoup de plaisir, répond Mélissa. Et puis, c'était presque un jeu ! Dis, quand tu es sortie, tu n'as pas appelé maman ? - Si, elle t'embrasse et te fait savoir que papa t'a trouvée un travail dans une mairie. Tu pourras commencer le mois prochain ! - Ouf, j'ai le temps pour me préparer ! soupire Mélissa. Elle ignore que maintenant qu'elle en avait terminé avec la décoration de la chambre, Taouès et Fouad s'étaient entendus pour inviter Bilel, un ingénieur installé en France. Lui et Fouad avaient fait leurs études à Sétif. Une fois sa licence en poche, il avait choisi de ne pas rester ici. Cela faisait cinq ans depuis qu'il était parti. La première fois aussi qu'il revenait. Dès son arrivée à Alger, il lui avait laissé un message chez ses parents. Dès qu'il en a été informé, Fouad a puis contact avec lui pour lui donner son adresse. Bilel était passé la veille et n'avait pas refusé de venir dîner. Et comme Mélissa en avait fini avec la chambre, cela tombait bien. - Dis, tout à l'heure, nous aurons des invités au dîner, tu pourrais aller te faire belle ? lui suggère Taouès. - Parce que je ne le suis pas assez ? rétorque Mélissa, en pinçant les lèvres. - Non ! mais ils vont amener de belles filles et je veux leur en mettre plein les yeux ! - Ecoute, si cela ne te met pas en colère, je préfère rester dans la chambre et ne pas les voir, dit Mélissa. Je suis fatiguée, prétexte-t-elle, vraiment. Mais Taouès ne la laisse pas terminer. Elle devient rouge de colère, de déception. Elle veut avoir le dernier mot… A. K. (À suivre)