Pourtant, après l'impasse des négociations et le vent de scepticisme qui s'en est suivi, un semblant d'espoir est revenu dans la soirée de jeudi, après l'initiative des présidents Lula et Sarkozy de mettre la nuit à profit pour dégager un accord politique avec les représentants des pays industrialisés et ceux émergents. Le sommet historique de Copenhague, qui a regroupé 193 chefs d'Etat et de gouvernement au chevet d'une planète mise à mal par l'activité polluante des pays industrialisés, n'aura produit qu'une désillusion tout aussi historique. Incapables de s'engager dans une démarche volontariste de réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, les pays développés, premiers responsables du réchauffement climatique qui met l'humanité en danger, n'ont fait que proposer un accord politique vague, sans chiffres et sans calendrier, marquant même un recul par rapport au protocole de Kyoto. En fait, là où l'on attendait un accord contraignant engageant de manière précise et contrôlée les Etats, on a plutôt assisté à des postures mesquines et à des négociations de marchands de tapis. De fait, plutôt que de voler au secours de la planète malade, les pays industrialisés ont tout juste consenti à l'accompagner dans son agonie. Pourtant, après l'impasse des négociations et le vent de scepticisme qui s'en est suivi, un semblant d'espoir est revenu dans la soirée de jeudi, après l'initiative des présidents Lula et Sarkozy de mettre la nuit à profit pour dégager un accord politique avec les représentants des pays industrialisés et des pays émergents. 26 pays ont participé à l'élaboration de l'accord minimaliste, mais il est surtout le fait des Etats-Unis, de la Chine, du Brésil et de l'Afrique du Sud, l'Union européenne elle-même ayant été écartée des dernières tractations. Le texte affirme l'objectif de limiter à 2°C l'augmentation de la température, mais il ne reprend ni l'objectif global de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50% d'ici à 2050 ni l'idée d'une organisation mondiale de l'environnement, deux points défendus par les Européens. Les Chinois ayant refusé toute intervention extérieure, le texte ne prévoit pas d'instance de contrôle. Les pays émergents, dont la Chine, sont simplement tenus de rendre compte de leurs efforts à l'ONU tous les deux ans. Pour répondre aux exigences occidentales de transparence, des contrôles internationaux sont prévus, mais le texte prend soin de garantir "le respect de la souveraineté nationale". Le projet reprend aussi le principe d'une aide de 10 milliards de dollars par an de 2010 à 2012 au profit des pays pauvres, aide qui sera portée à 100 milliards par an à compter de 2020. Le texte prévoit également des mesures incitatives contre la déforestation, qui seront financées par des fonds débloquées par les pays riches, alors que le marché de crédits carbone y est à peine évoqué. L'accord a été annoncé vendredi soir par Barack Obama, qui l'a qualifié de "significatif" et Nicolas Sarkozy, qui l'a trouvé "pas parfait", juste avant de rentrer dans leurs pays respectifs. Il semble néanmoins que les deux chefs d'Etat sont allés vite en besogne puisque dès samedi matin, certains pays ont dénoncé l'accord. Il s'agit notamment du Venezuela, de Cuba, de la Bolivie, du Nicaragua, du Soudan et de Tuvalu, un petit Etat insulaire du Pacifique qui risque l'engloutissement par la remontée des eaux. Ils jugent, à juste titre, que l'accord est insuffisant et trop vague. Pour que ledit accord devienne un pacte des Nations unies, il faut qu'il soit voté par les 193 pays présents au sommet, ce qui n'était pas encore le cas dans la matinée de samedi, plusieurs heures après l'horaire prévu de la clôture officielle des travaux. Rendez-vous donc à Mexico dans une année. Mais ne sera-ce pas déjà trop tard ?