Les conditions et le niveau des aides apportées aux jeunes promoteurs ont été revus. Le Conseil des ministres a examiné et approuvé, mercredi dernier, un projet de décret présidentiel modifiant et complétant celui du 2 juillet 1996 relatif au soutien et à l'emploi des jeunes. Le nouveau dispositif propose le relèvement du seuil de l'investissement de 4 à 10 millions de dinars, pour la création d'une entreprise ou son développement, l'élargissement des avantages accordés au créateur d'entreprises lorsqu'il procède à l'extension des activités existantes et la possibilité d'émarger au dispositif de soutien, y compris en l'absence de recours au crédit bancaire. De nouvelles conditions ainsi que le niveau des aides apportées aux jeunes promoteurs ont été par ailleurs revus. Lorsque l'investissement envisagé est égal ou inférieur à deux millions de dinars, l'apport personnel est fixé à 5%, le prêt non rémunéré est de 25% et le concours bancaire de 70%. Lorsqu'il se situe entre deux et dix millions de dinars, l'apport personnel est de 10%, le prêt non rémunéré sera de 20% et le crédit bancaire de 70%. Quand l'investissement est effectué dans une zone défavorisée, l'apport personnel est réduit à 8%. Le Conseil des ministres a aussi examiné un projet de décret exécutif modifiant et complétant le décret exécutif n°98-200 portant création et fixant les statuts du Fonds de caution mutuelle de garantie risques/crédits jeunes promoteurs. Les modifications portent, notamment, sur la révision du mécanisme de couverture des impayés, l'extension du réseau des établissements et banques appelé à participer au financement du dispositif Ansej et la possibilité d'augmenter les ressources du Fonds pour renforcer ses moyens de garantie. Le gouvernement, à travers ces aménagements, veut amener les banques à s'impliquer davantage. Beaucoup de dossiers attendent la décision d'octroi de crédit. Ouyahia, lors de la présentation du programme du gouvernement devant les députés, a avancé un chiffre de 20 000 dossiers ayant reçu la certification bancaire et qui attendent toujours la décision. Sur l'ensemble des microentreprises lancées par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), plusieurs sont en litige avec les banques. Leurs dirigeants n'ont pas respecté le cahier des charges. Plusieurs d'entre elles ont vu leurs équipements vendus par les jeunes entrepreneurs après quelques mois d'activités. D'autres, en revanche, ont mis en vente leur matériel, acquis dans le cadre de ce dispositif, sans même tenter de concrétiser leur projet. Les initiateurs de ces entreprises, par saturation du créneau choisi ou par manque de marchés, se trouvent en cessation de paiement et n'arrivent plus à respecter les échéances de remboursement. Mais, semble-t-il, plus de 75% des sociétés créées dans ce cadre ont commencé à rembourser leur prêt. Le directeur général de l'Ansej a affirmé, en janvier dernier, que 45 000 entreprises ont été créées et plus de 74 milliards de dinars (près de 800 millions de dollars) ont été investis dans ce dispositif et ce, en cinq ans d'existence. Plusieurs de ces microentreprises se sont hissées en un temps record en véritables petites et moyennes entreprises et certaines arrivent même à exporter. M. R. REUNION DE L'OPEP Statu quo La conférence ministérielle de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), tenue jeudi, dans la capitale autrichienne, vienne, a décidé de maintenir son quota de production à hauteur de 25,4 millions de barils par jour. Cette décision de ne pas céder aux appels de certains pays consommateurs appelant à une augmentation de la production pétrolière par les pays membres de l'Opep est soutenue par le fait que les ministres ont jugé que les cours se situent dans la fourchette des 22 à 28 dollars le baril, arrêtée par l'organisation pour assurer un équilibre sur le marché international. Ils n'ont également pas voulu anticiper sur une éventuelle demande plus marquée du marché ou sur un retour attendu de la production irakienne de brut. “La conférence a décidé de maintenir les niveaux de production actuels jusqu'à la prochaine réunion”, programmée pour le 24 septembre 2003, à vienne, a indiqué le communiqué final de la réunion, soulignant que “le marché est stable et bien approvisionné et que les prix sont demeurés dans les niveaux convenus”. Les cours du pétrole ont ouvert en très légère hausse, à 28,46 dollars hier matin. En milieu de matinée, le baril de brent de la mer du nord pour livraison en septembre valait 28,54 dollars, après avoir clôturé, jeudi, à 28,37 dollars. Les analystes pétroliers expliquent la stabilité des prix du pétrole par, notamment, la réduction de l'activité qui caractérise cette période de l'année, et l'issue de la réunion de l'Opep, dont la décision de maintenir ses quotas de production, avait été largement anticipée. Des courtiers estiment, par ailleurs, que les cours devraient rester fermes autour des niveaux actuels, car les réserves américaines énergétiques sont inférieures de 10% à ce qu'elles étaient l'an dernier à la même époque. Le prix officiel du panier de l'Opep, moyenne de sept bruts mondiaux, s'est établi à 27,52 dollars le baril jeudi, contre 27,31 dollars mercredi, selon l'Opecna.