C'est la guerre froide entre les deux syndicats, UGTA et Snapap, autour de la gestion des œuvres sociales de l'APC de Tizi Ouzou. En effet, depuis le “basculement” de la Commission des œuvres sociales (COS) entre les mains de la section syndicale Snapap, car la plus représentative, les manœuvres se font jour et sont ourdies de l'intérieur et de l'extérieur des services de l'APC de Tizi Ouzou. Feed-back. Après le constat de la démission de cinq membres sur les neuf de la COS, alors sous l'emprise de l'ex-syndicat unique, l'Union locale UGTA de Tizi Ouzou demande instamment au président de l'APC de dissoudre la commission installée le 18 juin 2008, avant d'annoncer son désengagement “définitif” de la gestion de ce dossier. Le président de l'APC de Tizi Ouzou pond un arrêté où il entérine la dissolution de la COS et confie sa gestion, conformément à la loi, au syndicat le plus représentatif, le Snapap dans ce cas de figure. À l'installation de la section du syndicat autonome, en date du 21 février 2009, celle-ci revendique quelque 425 adhérents sur un collectif global de 1 330 travailleurs qui émargent à la commune de Tizi Ouzou. Déclaré partenaire social, puisqu'il a acquis plus de 20% de représentativité syndicale, comme l'exige la réglementation, le Snapap s'emploie à installer la commission des œuvres sociales suite à un arrêté pris par le président de l'APC. Elus pour un mandat de trois années, les membres qui siègent à la nouvelle COS ont arrêté un plan d'actions qu'ils ont entamé par une opération d'aide à la rentrée sociale. Un chèque de 5 500 DA est remis à l'ensemble des employés de la commune. L'ancienne commission remet un bilan chiffré de 1,046 milliard de centimes. Jugeant le bilan approximatif, les membres de la nouvelle commission demandent alors l'expertise d'un commissaire aux comptes pour assainir la comptabilité de l'ancienne gestion. Une seconde demande dans ce sens a été déposée par les autonomes sur le bureau du P/APC en septembre dernier. Mais, peine perdue. Mieux encore, les membres de la COS se disent prêts à remettre leur mandat à condition que le rapport d'audit soit fait. Jusque-là tout est bien dans le meilleur des mondes. Seulement, voilà, une réunion, tenue le 2 décembre au siège de la daïra de Tizi Ouzou, vient précipiter les choses. Lors de cette rencontre, présidée par le chef de daïra, à laquelle ont assisté le P/APC, certains élus et des représentants de l'UGTA, il a été décidé l'annulation de l'arrêté d'installation de la Commission des œuvres sociales. Un procès-verbal est signé par les présents. Selon les membres du Snapap, le chef de daïra se serait désengagé de la teneur du PV. C'est ainsi qu'un affichage sans en-tête informe les travailleurs du renouvellement de la COS et que des élections sont organisées par services. Avant-hier, le personnel du service maintenance a refusé toute idée d'élection sans le préalable d'un audit. “Pourquoi les gens ont-ils peur d'un commissaire aux comptes ?”, s'interrogent les syndicalistes du Snapap. S'exprimant hier lors d'un point de presse, le président de la Commission des œuvres sociales est revenu sur la genèse de l'affaire, avant de s'interroger sur le fait que ce sont les élus qui organisent ces nouvelles élections entachées d'irrégularités. Les autonomes soupçonnent le chef de cabinet du P/APC d'être derrière ces manigances qui visent à éjecter le Snapap de la gestion des œuvres sociales. Estimant qu'il y a anguille sous roche, ce dernier annonce, pour aujourd'hui, la tenue d'une assemblée générale des travailleurs qui s'annonce houleuse. Entre le Snapap et l'UGTA, c'est désormais la guerre des tranchées…