Les éléments de la Protection civile affiliés au Snapap (Syndicat national autonome des personnels des administrations publiques), ont observé hier lundi un rassemblement de protestation au niveau de l'unité centrale de la Protection civile de Tizi Ouzou. Quelque deux cents sapeurs-pompiers ont observé le sit-in, alors que les éléments de l'équipe d'intervention n'ont pas pris part au rassemblement pour, justement, assurer le service opérationnel, mais ils assurent partager les revendications de leurs collègues contestataires. Le motif de la grogne réside dans l'attitude du directeur de la Protection civile qui semble vouloir en finir avec le syndicat rival de l'UGTA, accusent des membres du Snapap. En effet, le colonel Rezzig, sur décision de la direction générale, a notifié, en date du 8 décembre, au secrétaire général de la section syndicale du Snapap, Azrine Hocine, de rejoindre son poste à l'unité principale à partir du 30 novembre, alors qu'il était détaché. Le 21 du même mois, le Snapap reçoit une note datée du 16 décembre, où il est sommé par le DGPC de libérer le bureau qui sert de siège à la section syndicale. La raison évoquée par la direction est que le syndicat autonome n'est plus représentatif à l'échelle nationale. Or, se défendent les syndicalistes du Snapap, au niveau de Tizi Ouzou leur organisation demeure à ce jour représentative, preuve en est l'affluence des sapeurs-pompiers qui ont participé au sit-in d'hier. “Quand bien même notre syndicat ne serait pas représentatif, ce qui est faux, il y a bien une procédure à suivre et un délais à respecter pour permettre au syndicat de se conformer à la loi”, peste un membre de la section syndicale. Hier, lors du sit-in, la tension est montée d'un cran lorsque le directeur a refusé de venir au sit-in donner des explications concernant les décisions qu'il a signées. Les soldats du feu ont par ailleurs réitéré leur plateforme de revendications : paiement des prestations et des prêts octroyés par la commission des œuvres sociales, partialité dans la gestion, collaboration dans la gestion de la COS,… C'est sans doute la décentralisation des œuvres sociales qui est à l'origine de cette guerre à fleuret moucheté. Déjà, en août dernier, la protestation avait gagné les rangs des sapeurs-pompiers, lorsque l'UGTA avait revendiqué le contrôle de la commission des œuvres sociales gérée par des membres élus du Snapap, en observant une journée de protestation. Le syndicat autonome sort alors de sa réserve et accuse l'UGTA de vouloir accaparer les œuvres sociales “comme au bon vieux temps”. La guerre de tranchées par syndicat interposé cache mal en réalité la volonté des protagonistes de contrôler les sous des œuvres sociales. Y. A.