Cette guerre ouverte entre I'UGTA et la direction de la Protection civile cache mal des appétits aux relents rentiers : le contrôle des œuvres sociales. Les sapeurs-pompiers des neuf unités de la Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé, hier, une journée de protestation pour exiger la révocation du chef d'unité principale et néanmoins intérimaire du directeur de la Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou. Le débrayage, même s'il a mobilisé la plupart des sapeurs-pompiers, n'a pas pour autant entravé le service opérationnel. “C'est une protestation et non une grève, car nous n'avons pas le droit de porter atteinte à la citoyenneté”, explique un membre du syndicat national de la Protection civile dépêché d'Alger. La plateforme de revendications est articulée sur six points essentiels : annulation des décisions arbitraires dont sont victimes des agents adhérents à l'Ugta, reconnaissance de la commission des œuvres sociales Ugta, départ du chef d'unité principale... L'actuel intérimaire est accusé par les syndicalistes de “parti pris flagrant” avec l'autre syndicat, en l'occurrence le Snapap. C'est ainsi qu'à en croire les représentants de la section syndicale Ugta qui ont animé un point de presse hier, nombre de leurs collègues ont été sanctionnés et mutés “arbitrairement” dans d'autres unités sans raisons apparentes. “Nordine Feddi, chef de l'unité principale de Tizi Ouzou, favorise un syndicat fantoche et ne cesse de tomber à bras raccourcis sur les membres de notre section syndicale UGTA”, dénoncent les conférenciers qui affirment que l'administration de la Protection civile pratique la rétention d'informations, pour avoir caché un arrêté du wali concernant l'acquisition de logements au profit des sapeurs-pompiers. Mais la pomme de discorde reste sans doute la commission des œuvres sociales. L'Ugta, qui revendique quelque 241 adhérents sur un effectif de 635 éléments, estime avoir le droit de regard sur la gestion de la commission des œuvres sociales, alors le directeur suggère l'élection de cette même commission. “Non, cette commission doit être désignée par l'Ugta et non issue d'une élection”, déclare un intervenant, qui évoque sans donner de détails un détournement d'argent dans les œuvres sociales. La convention, signée avec une clinique privée, est également objet de discorde. Selon les membres de l'UGTA, la convention est faite sans respect des critères. Les sapeurs-pompiers menacent, en outre, de passer à l'action si leurs doléances ne sont pas satisfaites. Y. A.