Les murs de l'Espace Noun abritent, depuis samedi passé, et ce jusqu'au 9 janvier 2009, une exposition du photographe allemand Maurice Weiss, organisée par le Goethe Institut en Algérie. La genèse de ce projet remonte au début de cette année. Durant quinze jours, Maurice Weiss, en compagnie de la journaliste Kenza Mehadji (qui a porté ce projet), a sillonné les rues d'Alger, de Blida et de Constantine pour rencontrer de jeunes musiciens issus de ces villes. Des musiciens qui font l'actualité de la scène musicale algérienne Pour la directrice du Goethe Institut algérien, Mme Alix Ladgrebe, docteur, ce projet permet “aux Algériens et aux Allemands de communiquer entre eux et de se découvrir”. Intitulée “Algipop” (Algi pour Algérie et Pop pour populaire), cette exposition de photographies (très expressives au demeurant) est une sorte de regard externe, nouveau, frais sur une ville, plutôt trois villes. En fait, c'est un regard de quelqu'un qui ne connaît ni Alger, ni Constantine, ni Blida. Un regard qui s'est promené dans les rues, ruelles et autres dédales de ces métropoles, cherchant à immortaliser, par la photo, ces jeunes artistes, capturant, le temps d'un instantané, leur passion et l'environnement dans lequel ils vivent et évoluent au quotidien. Onze groupes de musique (Bois Sacré, Arbica, Laryam, Djmawi Africa, Hamonica, Nina Psy…) et autres chanteurs, tels que Joé Batouri et Chakira, constituent une partie de ce trésor musical algérien, la relève de demain, qui est en train de faire ses armes aujourd'hui. Selon Kenza Mehadji, “AlgiPop a pour principal but de mettre en avant non seulement le parcours des jeunes créateurs de la nouvelle scène musicale alternative algérienne, mais aussi les centaines de milliers de jeunes algériens qui s'accrochent à leurs ambitions sans perdre espoir, à leurs racines et traditions et leur soif de vivre pour lutter contre le fatalisme”. Ces photographies racontent des histoires qui se ressemblent, qui nous rassemblent. Des histoires d'amour, de passion pour un art : la musique. Des histoires de jeunes. D'ailleurs, trois ou quatre photographies n'ayant aucune relation avec la thématique font partie de cette exposition. Ce sont des photographies prises sur le vif, d'un couple, la main dans la main, marchant dans les rues d'Alger, insouciant, débordant d'espoir. Par ailleurs, si les artistes photographiés ont un point commun – la musique –, il n'en demeure pas moins qu'ils sont différents. Différents par leurs choix musicaux. Des choix qui puisent leur essence de la musique traditionnelle, comme le chaâbi, le raï, l'andalou, le gnawi… Et pour marquer plus cette empreinte, le groupe Bois Sacré a donné un mini-concert. Histoire d'exprimer en musique et en chanson les photographies. “AlgiPop”, exposition du photographe Maurice Weiss par le Goethe Institut en Algérie, jusqu'au 9 janvier 2010, à l'Espace Noun.