Les nombreux problèmes qu'affronte cette région, notamment l'immigration clandestine, la pollution de l'oued Bounaïm par les eaux en provenance du Maroc, etc., sont autant de thèmes discutés. Une rencontre-débat sur le thème “Les droits de l'homme et le Maroc” a été organisée durant la fin de la semaine dernière par les fellahs de la bande frontalière sous l'égide de la LADDH de la wilaya de Tlemcen. Cette rencontre, la première du genre, a réuni de nombreux fellahs et militants de la Ligue en provenance des daïras frontalières de Maghnia, Sebdou et Ghazaouet qui ont tenu à marquer par leur présence leur soutien indéfectible à la militante sahraouie Aminatou Haïdar. Durant ces débats, les participants ont mis en relief l'acharnement des autorités marocaines contre les militants des droits de l'homme et les libertés fondamentales. Les intervenants ont soulevé, outre le cas toujours d'actualité des migrants clandestins de diverses nationalités africaines arrêtés, torturés et refoulés nuitamment par la soldatesque marocaine vers la frontière algérienne, mais aussi le problème des terres algériennes spoliées à ce jour par le Maroc ainsi que le déversement des rejets hautement toxiques dans l'oued Bounaïm, qui continuent de contaminer toutes les nappes phréatiques de la région, notamment celle du périmètre irrigué de la plaine de Maghnia. Dans son intervention, le responsable de wilaya de l'Ufia, accompagné du représentant de la section de la Laddh de Maghnia, a mis en garde l'assistance contre le degré de toxicité atteint par les eaux en provenance du Maroc et charriées par les oueds alimentant le barrage de H. Boughrara. Le Maroc met dangereusement en danger la santé publique des populations frontalières algériennes, a expliqué notre intervenant. Plusieurs autres fellahs ont pris la parole pour demander que des actions concrètes soient entreprises de concert avec la Ligue et les mouvements associatifs agricoles contre le Maroc afin de permettre la restitution des terres algériennes spoliées à ce jour par ce pays voisin. Plusieurs éleveurs de la région, présents eux-aussi à cette rencontre, ont soulevé le problème de l'insécurité régnant au niveau de la bande frontalière où de nombreux éleveurs, ont-ils déclaré, se font régulièrement dépouiller de leurs troupeaux qui prennent la direction des marchés à bestiaux marocains où ils sont revendus en toute impunité. Durant ce débat, de nombreux fonctionnaires et intellectuels de la région, en poste dans certaines daïras frontalières, se plaindront de l'instauration du “passavant” qui ne pénalise pas les grossistes de la région mais plutôt les consommateurs pris en otage par ces derniers. À Maghnia, par exemple, dira un intervenant, les produits alimentaires sont revendus au triple de leur prix et parfois plus. Celui-ci citera les légumes secs, avec les lentilles revendues dans les supérettes et épiceries locales à raison de 180 DA/kg, ou bien le sucre qui affiche, lui, 100 DA/ kg et ce, au mépris de toute réglementation.