“les relations entre l'Algérie et l'Egypte sont bonnes et les incidents qui ont eu lieu ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt”, a-t-il indiqué. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), ne veut pas entendre parler de crise entre l'Algérie et l'Egypte suite à l'agression dont ont été victimes tant l'équipe nationale que nos supporters à l'occasion du match Algérie-Egypte joué le 14 novembre dernier au Cairo Stadium. “Les relations entre l'Algérie et l'Egypte sont bonnes et les incidents qui ont eu lieu ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt”, a indiqué M. Belkhadem en substance à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a animée à la mutualité de Zéralda, jeudi dernier, à l'issue du conseil national de son parti. Une façon pour lui de dire qu'en dépit des évènements qui ont suivi le match, il n'y a pas de crise entre les deux pays. “On aurait aimé que les choses restent uniquement dans un cadre sportif, mais le contraire s'est produit”, fera-t-il remarquer en critiquant certaines chaînes satellitaires égyptiennes. “Nous disons à ces chaînes qui ont envenimé les choses : œil pour œil et dent pour dent”, lance-t-il, mais sans pour autant préciser son propos. L'essentiel étant, pour M. Belkhadem, de ne pas parler de “crise” entre l'Algérie et l'Egypte. Sollicité pour plus de précisions à propos de sa dénonciation de la colonisation française, le patron du FLN a estimé nécessaire à la France de s'excuser pour ses crimes coloniaux en Algérie. “L'exigence faite par le parti à la France de s'excuser pour ses crimes ne s'inscrit pas dans un contexte de vengeance. Elle est exprimée au titre de la reconnaissance des actes commis à l'encontre du peuple algérien depuis 1830”, précisera-t-il. Aussi, tout en indiquant soutenir toute initiative allant dans le sens de la criminalisation de la colonisation, M. Belkhadem interpelle le Parlement à ce sujet. “J'appelle le Parlement à élaborer un texte de loi pour criminaliser et pénaliser la colonisation”. Un autre appel est lancé par M. Belkhadem pour l'élaboration d'un autre texte de loi dans le but d'“interdire toute atteinte aux référents et symboles nationaux”. Interrogé dans le même ordre d'idées sur la loi française sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires en Algérie, M. Belkhadem a eu cette réponse : “Nous n'avons pas besoin des millions de dollars et de l'indemnisation des victimes car le colonialisme français nous a énormément atteints. Ce que nous voulons, ce sont des excuses !” L'Affaire de la militante sahraouie des droits de l'Homme, Mme Aminatou Haïder, a été tout autant abordée par M. Belkhadem. Tout en rendant hommage au combat de cette militante, le leader du FLN notera que “nous souhaitons que dans cette affaire tout le monde revienne à la raison et que la communauté internationale entende la voix de la justice pour revenir à la légalité internationale qui permettra au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.” Une proposition pour la participation de la femme en politique Répondant à une question sur la représentation féminine au parti, le responsable a émis le vœu d'une “plus large” adhésion de la femme à l'avenir pour qu'elle puisse réellement participer à la décision politique en investissant la scène politique. Il a annoncé que son parti se proposait de concrétiser cette aspiration à travers la nouvelle loi organique soumise au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et qui tient compte de l'élargissement de la participation de la femme aux instances dirigeantes de la formation. Pour M. Belkhadem, l'application du système des “quotas” minimisait le rôle de la femme, estimant que l'évaluation ne devait se faire que sur la base des compétences. Evoquant les élections pour le renouvellement partiel de la composante du Conseil de la nation (Sénat), M. Belkhadem s'est dit très confiant de voir son parti obtenir la majorité. “Nous devrions aisément remporter la majorité”, a-t-il pronostiqué. “Ce qui est à craindre, ce n'est pas la force des autres partis ni les alliances qui se sont formées à cet effet, mais c'est surtout de nous affaiblir en disséminant nos voix à travers de nombreuses candidatures”, dit-il. Ce faisant, M. Belkhadem a usé de propos peu amènes à l'endroit de l'alliance RND et PT. “Il s'agit d'un parti qui a vieilli avant de se mettre debout et d'un autre parti qui est né avec des cheveux blancs”, a noté M. Belkhadem, avant de préciser : “Je ne commente pas les choix des partis, mais parfois, des situations nous amènent à le faire. Nous sommes dans une alliance et nous sommes en droit de nous poser des questions. Mais toutes ces questions, nous les poserons dans un autre cadre.” Allusion faite à la prochaine rencontre de l'alliance présidentielle. Bouteflika est président à part entière du FLN Au plan organique, le secrétaire général du FLN a expliqué que la décision de ne pas tenir le 9e congrès du parti à la date prévue initialement (1er février) revenait au fait que le parti “n'est pas prêt actuellement”. M. Belkhadem notera que “le congrès du parti devait se tenir le 1er février 2010 pour éviter la problématique du vide juridique, mais il fallait pour cela que nous soyons prêts, ce qui n'a pas été possible du point de vue organisationnel”. Certaines sous-commissions n'ont pas terminé leur travail après la mise en place de la commission nationale en juin dernier, a expliqué le secrétaire général. Après avoir souligné que le 9e congrès du parti se tiendra pour la première fois “loin de toute pression”, M. Belkhadem a ajouté qu'il fallait également “élargir la sphère de participation au débat” d'où, a-t-il dit, “l'obligation pour nous de permettre aux membres dirigeants de débattre en toute sérénité” des sujets soulevés. Ce faisant, le FLN a arrêté un délai pour la tenue du 9e congrès qui ne saurait aller au-delà du 31 mars prochain. Intervenant sur le contenu du rapport de la commission “FLN et le message de Novembre” présidée par le sénateur Abderrezak Bouhara, M. Belkhadem a indiqué que “tout ce qui est jugement de valeur sera éliminé du rapport final. Nous remettrons à la base militante seulement les recommandations qui ont obtenu l'approbation de la majorité des membres de la direction du parti”, précise-t-il. Il est utile de rappeler que M. Bouhara avait considéré à ce propos que le FLN est “un parti en déclin, condamné à la disparition s'il ne procède pas à une refondation”. Pour M. Belkhadem, “ceux qui apparaissent dans les médias comme des poids lourds ne le sont pas forcément au sein du parti”. Interrogé sur la place du président Bouteflika au FLN, M. Belkhadem a expliqué que “Bouteflika n'est pas président d'honneur. Bouteflika est président du FLN, il peut présider le conseil national du parti. Je lui ai remis, moi-même, tous les rapports des commissions”.Bouteflika sera-t-il candidat du parti à la prochaine présidentielle ? “Pour peu que Dieu lui prête longue vie”, a souhaité M. Belkhadem.