“L'Etat va plafonner les prix des produits. Un nouveau projet de loi sur la concurrence est en préparation et sera incessamment soumis au gouvernement. La loi appliquée actuellement, qui s'appuie sur la libération des prix, n'a fait que nuire au consommateur. Les prix des différents produits sont trop élevés sans aucune justification rationnelle”, c'est ce qu'a déclaré M. Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, lors d'une allocution prononcée jeudi à Sétif, à l'occasion d'un séminaire régional regroupant des représentants des Chambres de commerce de 17 wilayas de l'Est. “Le plafonnement des prix est un droit de l'Etat afin de protéger le pouvoir d'achat de ces citoyens ainsi que les prix actuellement débridés seront contrôlés par l'Etat en fonction du prix de revient, et ce, en concertation avec les professionnels”, a précisé le ministre. Selon M. Djaâboub, l'Etat est très conscient de l'anarchie qui caractérise notre commerce. Pour réguler et avoir les choses en main, le gouvernement veillera à contrôler les prix des fruits et légumes au niveau des champs, le commerçant n'aura que la marge bénéficiaire qui sera fixée par l'Etat avec les organisations qui les représentent. Par ailleurs, il a indiqué que la même procédure sera valable pour les produits importés. L'importateur aura le droit au rajout des frais de transport, de dédouanement ainsi que la marge bénéficiaire. Le ministre a également rassuré les représentants des commerçants, importateurs et les industriels qu'ils seront associés à cette dynamique dont le premier objectif est la protection du consommateur. Les associations de protection des consommateurs seront soutenues et auront même des locaux au niveau des Chambres de commerce des wilayas, a laissé entendre le ministre, qui a appelé les responsables de ces associations à avoir un grand rôle de sortir du “tube digestif” et de procéder à la protection du consommateur de toutes les “arnaques” et dans tous les domaines. “La bataille des associations ne se limite pas aux produits alimentaires”, a insisté M. Djaâboub. Ce dernier a appelé les différents opérateurs économiques à exploiter cet espace que sont les Chambres de commerce. Dans la loi de finances complémentaire, l'Etat a consacré 40 milliards de centimes contre un milliard en 2009 pour réactiver les CCI au niveau des 48 wilayas. Cette enveloppe est destinée à la rénovation et la restauration de certaines structures, la maintenance et la création d'activités scientifiques, de sites Internet et de faire des CCI un espace de concertation, un canal de communication et une force de proposition. La rencontre de Sétif, qui a regroupé les directeurs du commerce, ceux des Chambres de commerce, les secrétaires généraux des Chambres d'agriculture, les directeurs des Chambres d'artisanat et les préposés du Centre national du registre de commerce, des industriels, des importateurs et exportateurs de 17 wilayas de l'est du pays a été une occasion pour soulever plusieurs problèmes. Le ministre, qui a répondu aux questions et préoccupations des partenaires créateurs de richesses, de valeur ajoutée et de postes d'emploi n'a pas hésité à saluer plusieurs exportateurs pour leurs efforts afin d'encourager les exportations hors hydrocarbures.