Difficile de planifier, surtout en périodes aussi versatiles que ces mois de crises subites et sismiques dans le monde. On ne peut pas y faire abstraction de risques aussi graves sur les ressources en devises de la nation, particulièrement sur le moyen terme. Comme si de rien n'était, l'on prépare cependant les conditions pour la création de 200 000 PmE-PmI, trois millions d'emplois et un million de logements, une remise à niveau des entreprises qui concernera, au minimum, 20 000 entreprises, avec le concours de l'Etat, et un programme spécifique de développement des régions du sud du pays englobant plus de 12 000 projets de développement de modernisation des villages et de réhabilitation des ksour afin d'équilibrer le niveau de développement entre le Sud et le Nord, et de fixer les populations afin de freiner l'exode rural. Pour le gisement création d'emplois, les seules Pme pourraient en générer plus d'un million, tandis que l'agriculture, des services et du BTPH représentent à eux trois 59% de la création d'emploi. L'ensemble de ces mesures permettra de ramener le taux de chômage à un niveau antérieur à celui de toutes les crises qu'a connues l'Algérie, autour de 8,5%. Il faut rappeler à ce titre, qu'après avoir atteint près de 100 dollars en moyenne sur l'année 2008, le prix moyen du baril a fortement reculé pour se situer à 53 dollars durant le 1er semestre de l'année 2009. S'agissant d'agriculture et d'hydraulique d'irrigation, “le programme en cours de réalisation, qui sera achevé en 2012, prévoit 176 stations d'épuration, soit une production d'eaux usées épurées de 550 millions m3/an, soit l'équivalent de 10 barrages de moyenne capacité”. La superficie irriguée est de l'ordre de 950 000 hectares sur une surface agricole utile de l'ordre de plus 9 millions d'hectares 64 nouvelles stations d'épuration des eaux usées seront érigées afin d'atteindre une capacité totale de traitement de 740 millions de mètres cubes/an, ce qui porterait la capacité d'épuration, à l'horizon 2020, à 1,2 milliard de m3/an, sans compter l'aménagement hydro-agricole sur 125 000 hectares, avec en amont plus de 100 nouvelles retenues collinaires pour l'irrigation agricole. Le secteur hydraulique va bénéficier de 17 milliards de dollars pour parachever ses projets, une dotation financière “légèrement au-dessous de ce que le secteur a consommé durant les cinq dernières années”, selon le ministre Sellal, selon lequel 19 barrages seront réalisés d'ici à 2014. Le gouvernement a opté pour le dessalement de l'eau de mer, qui fournira quelque 2,3 millions de mètres cubes par jour pour l'ensemble des villes côtières. Deux nouvelles stations sont prévues à Béjaïa et Jijel, pour compléter l'ensemble du programme, soit la construction de 15 stations au total. En sus, il sera lancé, en 2010, à partir de la nappe phréatique du Sud, les travaux pour le transfert de 600 millions de m3 par an à partir du nord d'El-Goléa vers les Hauts-Plateaux, plus exactement vers la région de M'higuen et une partie de la région de Tiaret et de M'sila pour développer l'agriculture. Transports L'électrification des lignes ferroviaires réalisées dans les régions du nord du pays se poursuivra pour s'étendre et englober l'ensemble du territoire national. Ce programme portera sur l'étude et la réalisation de près de 6 000 kilomètres de nouvelles voies, dont une dorsale ferroviaire à travers les Hauts-Plateaux, deux boucles stratégiques dans le Sud, l'électrification progressive de l'ensemble du réseau, entamée sur la rocade entre l'est et l'ouest du pays où elle est accompagnée d'un doublement de la voie, ainsi que l'augmentation de la vitesse de circulation, le lancement du projet de train à grande vitesse (TGV), la multiplication des liaisons ferroviaires rapides par autorail, la modernisation du réseau des gares ainsi que des moyens de transport et de locomotion ferrés, le renforcement de la sécurité de la circulation ferroviaire, ainsi que le développement du transport ferroviaire urbain par le biais de réseaux de métro ainsi que la réalisation de tramways dans d'autres chefs-lieux de wilaya. Dans le domaine de l'aviation civile et de la météorologie, on prépare le renforcement de la flotte nationale avec l'acquisition de nouveaux appareils par les compagnies Air Algérie et Tassili Airlines, programme appelé à se poursuivre pour atteindre un total de 18 nouveaux aéronefs, ainsi que le renforcement et la modernisation du système national météorologique avec l'entrée en exploitation cette année, d'un supercalculateur pour la prévision numérique. 57 milliards de dollars : la part du lion aux travaux publics S'agissant des travaux publics, le secteur a, entre autres, proposé l'engagement d'opérations comme l'extension du réseau routier, notamment dans les Hauts-Plateaux et plus de 1 820 kilomètres dans les wilayas du sud du pays, l'amélioration de la fluidité sécurité routière grâce à la suppression de points noirs sur les réseaux, de deux nouvelles rocades de contournement de la wilaya d'Alger, l'une reliant Nador (Tipasa) à Bordj Menaïel (Boumerdès) et l'autre reliant Khemis-Miliana (Aïn Defla) à Bordj Bou-Arréridj en passant par Médéa, Bouira et M'sila, ainsi que la réalisation de voies rapides reliant les ports de Béjaïa et Djen Djen à l'autoroute Est-Ouest, et 11 chefs-lieux de wilaya à l'autoroute Est-Ouest. Enfin, projet d'envergure, l'on prévoit la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux sur 1 300 kilomètres entre les frontières est et ouest du pays, l'extension des capacités et le confortement des ouvrages au niveau des ports de commerce, ainsi que le dragage des ports, auxquels s'ajoutera la réalisation des ports et abris de pêche, le renforcement, la réhabilitation et l'extension des pistes et parkings d'avions au niveau des aérodromes dans les différentes régions du pays. L'enveloppe consacrée au secteur est estimée à 57 milliards de dollars. Deux importantes conditions y sont apportées : la finalisation des études de tout nouveau projet afin de mettre un terme aux réévaluations récurrentes et coûteuses dans tous les secteurs, et une démarche graduelle prenant en considération les capacités financières du pays fortement sollicitées. Pour la recherche scientifique, une enveloppe de 100 milliards de DA a été débloquée par l'Etat pour le développement de la recherche scientifique. Cette enveloppe débloquée au titre du plan quinquennal, dont 16 milliards de DA pour 2009, sera consacrée à la création d'unités de recherche dont six destinées aux sciences médicales ainsi que la mise en place “prochainement” de trois centres de recherche spécialisée en sciences médicales, localisés respectivement à l'est, au centre et à l'ouest du pays. Au plan de l'université, le secteur entend se préparer à accueillir 2 millions d'étudiants dans les structures d'accompagnement et de soutien offrant toutes les commodités requises. Le secteur a engagé les démarches nécessaires pour la mise en place d'un réseau sectoriel et système d'information d'enseignement supérieur et de recherche scientifique. Le programme 2005-2009 a coûté en surcoûts et en programmes rajoutés, 180 milliards de dollars, selon certaines estimations, mais ne devrait pas être loin des 200 milliards selon d'autres, contre 55 milliards initialement… et contre 150 milliards prévus pour le programme suivant, 2010-2014. Autant le dire tout de suite, pour que ce programme ait quelque chance de réussite significative, l'effort devrait porter sur la maîtrise des coûts et sur les aspects qualitatifs, institutionnels et organisationnels porteurs de valeur ajoutée.