L'organisation des scouts musulmans algériens de la wilaya d'Oran a annoncé, officiellement, ce week-end, l'annulation de leur camp d'été destiné à quelque 300 enfants sinistrés de Boumerdès, et qui devait se tenir au niveau de la forêt de M'sila du 2 au 20 août. Selon les propos du commissaire des scouts, qui a organisé une conférence de presse, la décision de l'annulation de ce camp a été prise après que les services de la DSP de la wilaya d'Oran leur ont signifiés que la découverte d'un cas de peste vers la fin juillet au niveau de la forêt de M'sila (il s'agirait d'un chasseur) rendait impossible tout regroupement au niveau du site, et ce, par mesure de précaution. Pour le représentant des scouts au niveau de la wilaya d'Oran, il n'était pas question de faire prendre de tels risques aux enfants, mais notre interlocuteur s'interroge sur le fait que cette information leur a été donnée tardivement alors qu'ils ont pris attache avec la DSP à plusieurs reprises. “Le cas de peste a été signalé le 22 juillet. Le 28, n'ayant aucune réponse à notre demande d'autorisation sanitaire, nous avons rappelé la DSP et c'est à cet instant que l'on nous a informés...” Devant cet imprévu, le commissaire des scouts musulmans a tenté de trouver un autre lieu d'hébergement pour les enfants de Boumerdès. Une tentative a été faite avec la direction de l'éducation pour affecter un CEM dans la commune de Mers El-Hadjadj, mais l'établissement était déjà pris. Les regrets de l'organisation des scouts sont d'autant plus grands qu'ils n'ont trouvé, auprès de la wilaya d'Oran, aucune aide ni soutien pour la réalisation de leur projet. Au contraire, les pratiques bureaucratiques ont quasiment entravé tout aboutissement de cette initiative. Mais avec cette conférence de presse, il y a quelque chose de plus grave : c'est l'annonce d'un nouveau cas de peste par un canal officieux. Ce qui prouve que, dans le domaine de la santé publique et de l'état épidémiologique de la région, les responsables en sont encore et toujours à vouloir cacher aux citoyens une information primordiale qui les concerne au premier chef. L'opacité et le black-out restent encore la seule forme de gestion, chose que nous n'avions cessé de dénoncer, justement, lors de l'apparition d'un foyer de peste à Kehaïlia au début du mois de juin. Par-delà l'immense tristesse pour les enfants de Boumerdès qui ne pourront venir à Oran, c'est une fois encore la légèreté et l'inconséquence du système en place qui sont condamnables. F. B.