L'opération de réinsertion des délinquants mineurs qui participent à un camp d'été dans la forêt de M'sila du 17 au 25 août, commune de Boutlelis (wilaya d'Oran), et qui entre dans le cadre d'une convention entre le ministère de la Justice et les Scouts musulmans algériens (SMA), vit ses premiers instants. Première expérience aussi bien pour l'organisation des SMA que pour l'administration pénitentiaire et surtout pour la trentaine de délinquants mineurs qui viennent des centres de rééducation de Sétif, d'El-Harrach et de Gdyel. Des délinquants tous condamnés à des peines définitives qu'ils ont purgées à moitié, et qui, en milieu carcéral font preuve de comportement correct, comme cela sera précisé par Mme Chorfi, la représentante du ministère de la Justice (direction de l'administration pénitentiaire). 12 mineurs viennent de Sétif, 6 d'Alger, 14 de Gdyel. Ils ont tous pour leur part une histoire “chargée, difficile” et il n'est pas aisé de les faire parler, de se raconter, tant ils sont renfermés et introvertis. Aucun d'entre eux ne consentira à faire part de ses sentiments, semblant extrêmement gênés par nos questions alors que nous étions totalement libres de nos mouvements pour aller à leur rencontre. Ce samedi, le camp d'été de M'sila, un cadre magnifique qui s'étend sur plus de 1 000 ha boisés à quelque 35 km d'Oran, a reçu la visite d'une délégation composée des représentants du ministère, des SMA mais surtout de M. Raymond Janssens représentant de l'Unicef. En effet, l'Unicef a appuyé ce programme de réinsertion qui a été mis en place depuis 2003 grâce à la convention liant les SMA et le ministère de la Justice. Le représentant de l'Unicef s'exprimera pour nous sur ce projet : “Ce camp est une activité supportée par l'Unicef, et qui veut proposer ainsi une alternative, pour des jeunes qui doivent réaliser qu'il y a des opportunités pour être réintégrés dans la société, mais cela veut dire un réengagement de leur part vis-à-vis de la société, de leur famille de leurs amis… Cela doit venir d'eux et tous les gens qui sont ici sont des accompagnateurs pour les guider, les conseiller…” Et de poursuivre : “Ce sont des jeunes hommes qui, à un moment donné, ont fait une erreur, une faute, ça leur coûte très cher, ils ont des peines parfois très lourdes, mais comme tout homme, ils ont droit à une seconde chance, ici c'est leur seconde chance qui est en train de s'établir !” L'Unicef participe, en fait, à ce type de projets par des apports financiers, en assurant des formations plus particulièrement et en fournissant également des équipements pour des ONG qui activent pour les droits des enfants comme le réseau Nada qui a été créé récemment. Pour la représentante du ministère de la Justice, l'objectif de réinsertion des délinquants mineurs ne peut être que du seul ressort de l'administration pénitentiaire mais de l'ensemble de la société. Pour l'heure, le seul projet d'envergure semble être ce programme mis en place par les SMA qui depuis 2003 effectue un travail au sein des centres de rééducation des délinquants mineurs en créant des groupes de travail composés d'animateurs, de psychologues et de sociologues. M. Arar nous dira qu'il est important d'apporter à ces jeunes une aide et une écoute surtout pour ceux qui doivent être prochainement libérés : “Note objectif est d'être là présents aux côtés de ces jeunes lorsqu'ils auront purgé leur peine et de les accompagner pour qu'ils puissent retrouver une place au sein de notre société et leur éviter de récidiver…” Le coût pour l'organisation de ce camp d'été aura été de l'ordre de 60 millions ; des activités de détente, sportives et des groupes de discussion constituent le programme qu'auront à suivre la trentaine de délinquants mineurs qui en sont tous à leur première expérience du genre. F. BOUMEDIENE