La fréquentation des cafés semble devenir l'activité la plus prisée dans la capitale de l'Ouarsenis, et cela se remarque par le nombre croissant de ces établissements qui ont vu le jour à Tissemsilt ces derniers temps. Boire un café dans une tasse est devenu presque un luxe. Pour certains, c'est même devenu chic de demander son café dans un jetable ! Cela fait plus branché paraît-il ! Plus personne n'ose s'aventurer à demander, le plus gentiment du monde, à son garçon de café – de surcroît très mal rasé et à la mauvaise humeur proverbiale — de lui servir un expresso bien corsé dans une bonne vieille tasse en porcelaine. La fréquentation des cafés semble devenir l'activité la plus prisée dans la capitale de l'Ouarsenis, et cela se remarque par le nombre croissant de ces établissements qui ont vu le jour à Tissemsilt ces derniers temps. Ouvrir un café est un investissement facile pour les fortunés avec moins de tracasseries par rapport à d'autres créneaux d'investissement. Cela s'explique par le côté “lucratif” de cette activité qui permet une rotation rapide du capital investi et un amortissement à court terme. La clientèle potentielle, toutes catégories sociales confondues et qui est en évolution, demeure un facteur non négligeable qui favorise l'essor de cette activité commerciale. Aussi, une jeunesse désœuvrée, manquant dans ses quartiers respectifs d'espaces de détente et de loisirs, trouve souvent refuge dans ces espaces dédiés au café et au thé. La multiplication de ces commerces, aux yeux de certains observateurs, est un indice révélateur d'une courbe ascendante du chômage. Un cafetier ne chôme pas à Tissemsilt, il y a toujours l'amateur du “moitié-moitié”, de “l'express” et du café-crème, bien blanc, bien noir ou bien dosé, selon les goûts. Les premiers à avoir bénéficié des effets secondaires du prix du sucre sont les cafetiers, que des clients montrent du doigt. “Augmenter le prix du café servi à 20 DA est aberrant. Quelle est la quantité de sucre que nous mettons dans notre tasse. Elle est infime. Alors, pourquoi 5 DA de plus ?” déplorent des clients. Les autres produits à base de sucre ont observé un temps d'observation, puis ont vu leur prix prendre l'ascenseur. Ce qui est révoltant, c'est que ce sont les détaillants qui opèrent la plus grande hausse. Pour les boissons gazeuses et les jus, les prix ont été augmentés de 5 DA par bouteille. Les commerçants interrogés ont déclaré : “Avant, on payait la bouteille à 13 et 22 DA. Maintenant, c'est respectivement 16 et 25 DA que nous la payons. Donc, nous la revendrons à 20 et 30 DA.” Généralement, n'importe quel client n'hésite pas à mettre la main à la poche pour payer son café et celui d'un copain ou d'une simple connaissance à la table d'en face pour 20 DA la tasse. Une nouvelle option chez les jeunes, le café “portable” est en vogue, un gobelet à moitié plein de cet arôme doux amer accompagne partout le consommateur dans sa balade en ville. De leur côté, les patrons des lieux, concurrence oblige, rivalisent d'ingéniosité pour soigner les décors intérieurs de leurs établissements. C'est au café que l'actualité nationale et surtout locale est commentée et analysée par les moins et les plus “savants” des clients. C'est aussi au café que les rendez-vous sont pris pour une intervention ou autre services rendus. C'est également au café que l'information ou la rumeur est amplifiée. Elle y va de la liste des bénéficiaires de logements, de la mutation de responsables et la désignation de leurs successeurs... Un autre café que la vox populi locale a vite affublé du nom de “café des entrepreneurs”, en raison du statut social de ses clients représentés par les nombreux “microentrepreneurs” et leurs discussions portant sur les ODS (ordres de service), mandatement et avancement des travaux et autres… échappant aux “zaoualis”. Ces derniers temps, un autre genre est venu se greffer au décor de la ville : des cafés de jeunes plus branchés. Ces derniers sont facilement identifiables, portables derniers cris accrochés à la hanche, des écouteurs à l'oreille. C'est dire enfin que pour se divertir à Tissemsilt, il n'y a guère grand-chose, sinon les cafétérias.