A l'instar des autres villes du pays, Tissemsilt compte une quarantaine de cafés éparpillés à travers les différents quartiers. L'avenue du 1er-Novembre (centre-ville) «aligne», à elle seule, un nombre record de 13 établissements. Bien entendu, la qualité du service et le décor intérieur ne sont pas partout pareils. Mais eu égard à l'engouement pour cette activité jugée commercialement «sûre» et devant la profilération des salons, c'est une véritable bataille que se livrent aujourd'hui les propriétaires et gérants de café dans le but d'attirer les consommateurs. Concurrence oblige, des changements sont opérés au sein des locaux avec un goût prononcé pour tout ce qui est tape-à-oeil. Il faut dire que ces lieux ne désemplissent jamais. Les clients s'y succèdent à longueur de journée. La consommation va bon train entre amis, collègues ou affairistes. Souvent, la clientèle est habituée au café fréquenté, et cela peut facilement se remarquer dans le comportement détendu des groupes de copains qui se retrouvent pour discuter de tout et de rien. Parmi les établissements de la capitale de l'Ouarsenis, il en existe un qui date de l'avant-guerre. Mohamed Settaoui, le propriétaire du café «d'Essattaoui», a pratiquement grandi derrière le comptoir. Dans ce vieux débit où les chaises et les tables sont restées inchangées, M. Settaoui est, également, passé maître dans l'art de la préparation du thé. Lorsqu'on lui demande pourquoi il s'obstine à garder ses «antiquités», il répond tout simplement que «si l'on peut changer les objets du jour au lendemain, il n'est pas évident, en revanche, de modifier les mentalités et les comportements des gens». Malgré la concurrence impitoyable qui s'est installée en vue de gagner et fidéliser la clientèle, le café d'Essettaoui ne semble guère inquiété et continue d'enregistrer une affluence régulière. C'est que les Tissemsiltis demeurent convaincus que «la bonne soupe se prépare dans les vieilles marmites».