Dans les deux chapitres recettes/dépenses, le niveau s'est accru de 6 à 7%, avec un nouveau déficit important qui vient s'ajouter à l'ancien. Ainsi les importations, malgré toutes les actions entreprises par le gouvernement, demeurent sensiblement au même niveau : 37 milliards de dollars en 2009 contre 40 en 2008 avec le double des recettes en hydrocarbures. Avec moins de gaspillage, c'est-à-dire plus de rigueur avec la réduction des importations de produits facilement réalisables sur place, en éliminant l'importation des produits inutiles, l'Algérie pourrait économiser 20 à 30% de sa facture d'importation en devises fortes. Par ailleurs, il semblerait que les autorités monétaires veuillent recourir au Fonds de régulation des recettes pour combler le déficit budgétaire : si la chose s'avérait exacte, ce serait une erreur lourde de conséquences, car plus de la moitié du FRR serait engloutie pour combler le déficit de la seule loi de finances 2010. En conservant un tel niveau de dépenses, l'Algérie sera obligée, à moyen ou long terme, de recourir à de nouveaux emprunts extérieurs. Je suggère une meilleure maîtrise des dépenses et donc du déficit budgétaire, avec en parallèle la recherche de nouvelles ressources. Les pouvoirs publics devraient revoir de fond en comble la politique monétaire mise en place jusqu'ici afin qu'elle soit en harmonie avec une politique économique performante. J'entends par politique monétaire, la bonne combinaison de l'ensemble des instruments : taux de change, taux d'intérêt, taux d'inflation, taux de fiscalité, endettement, financement par déficit, financement par les marchés financiers, maîtrise de la masse monétaire en circulation, c'est-à-dire aller vers un meilleur contrôle du secteur informel. Enfin encourager les entreprises à recourir plus souvent aux marchés financiers qu'aux crédits bancaires. Avant cela, il faudrait créer un marché des capitaux ou le réveiller en redynamisant celui qui existe, je parle de la Bourse d'Alger.