RESUME : Samia garde son air triste le long de la soirée. Tout le monde l'avait remarqué et en particulier son mari. Au moment de remonter dans son appartement, elle dut faire face à une autre réplique de sa belle-mère. Cette dernière voulait un héritier… 40eme partie Quelques jours passent. Samia avait consulté un grand gynécologue fort réputé pour ses miracles. Le médecin avait posé un tas de questions à Samia, puis avait procédé à un diagnostic approfondi. Plusieurs échographies et analyses ne donnèrent pas un résultat positif. Samia n'avait absolument rien, mais ses ovaires refusaient de fonctionner. Le médecin en fin de compte dut battre en retraite et ce fut sur un ton désolé qu'il apprend à la jeune femme qu'elle avait développé une stérilité secondaire. “Votre utérus a subi de grands dommages, et l'opération que vous avez faite n'a pas arrangé les choses. Vous en avez gardé des séquelles qui ont provoqué à la longue une stérilité secondaire. Bien sûr, rien n'est encore définitivement joué, on peut toujours tenter une fécondation in vitro, mais je ne vous garantis rien. Dans votre cas, c'est plutôt sans espoir. Qui sait, peut-être que la nature finira par arranger les choses.” Il lui avait pris la main et l'avait serrée dans les siennes. Il n'aimait pas l'échec. Mais dans le cas de Samia, il savait qu'il ne pouvait rien. Sa chute du haut d'un escabeau avait eu de graves conséquences, tant sur son état physique que psychique. Samia se lève et sortit du cabinet plus morte que vive. Elle déboule les escaliers de l'immeuble où se trouvait le cabinet du médecin et se retrouve dans la rue ensoleillée. Elle se met à marcher vite. Très vite. Plus vite. Elle courait maintenant à perdre le souffle. Quelques passants se retournèrent sur son passage, mais elle n'en eut cure. Elle ne s'arrêta que lorsque le souffle lui manqua. Alors elle se remet à marcher d'un pas plus calme et erre sans but dans la grande ville. Soudain, son regard est attiré par une vitrine où s'étalait des vêtements d'enfants. Elle s'arrête et contemple les affaires exposées, puis passe sa main sur la vitrine, et soudain un goût de sel imbibe sa langue. Elle se rendit compte alors qu'elle pleurait à chaudes larmes. Un moment, elle crut entendre la voix de son mari. Mais c'était juste un mirage. Djamel doit connaître la vérité, se dit-elle. C'est son droit le plus absolu. Ce soir, il saura qu'il n'aura jamais d'héritiers. Ni un fils ni une fille. Plus jamais, ils ne connaîtront la joie de bercer un bébé dans leurs bras. Elle prend un mouchoir et se mouche. Son regard croise celui de la vendeuse qui était sortie du magasin et la regardait sans rien dire. Samia tente de lui sourire, mais n'y parvient pas. La jeune fille lui propose alors d'entrer dans le magasin et lui offre une chaise. - Asseyez-vous madame. Vous voulez un verre d'eau ? Samia accepte le verre d'eau et essaye de se détendre. Elle ferme les yeux un moment, et pousse un long soupir. - Vous avez un problème madame ? Samia hoche la tête et se remet à pleurer de plus belle. Elle regarde autour d'elle et remarque des vêtements pour nouveau-né. Des chaussettes, des pulls, des bonnets, des salopettes, et quantité de petites choses qui feraient le bonheur de toute future maman. Elle se passe la main sur le ventre. Un ventre creux et vide, qui ne pourra plus porter d'enfant. Plus jamais. La jeune vendeuse avait remarqué son geste : - Vous avez perdu un enfant madame ? Y. H. (À suivre)