RESUME : Maya est triste et affligée par le comportement de ses parents. Elle se confie à son grand-père qui, malgré sa maladie et sa faiblesse, tente de la réconforter. Il précise à Maya que sa mère était bien triste… 89eme partie Le vieil homme hoche la tête. - Je comprends, ma fille. Tu souffres pour eux mais ils sont comme ça. Ta mère est devenue taciturne. Parfois elle me rend triste avec cet air glacial qu'elle affiche à tout bout de champ. Etait-elle comme ça quand vous étiez en Europe ? Maya hoche la tête. - Elle était triste. Bien qu'elle tentait parfois de se débarrasser de ce masque de momie qui figeait ses traits. Nous avons voyagé et découvert des contrées lointaines. Je pensais que cela allait la distraire et lui rendre le sourire. Mais c'était toujours pareil. La tristesse avait envahie son esprit. Quand elle a décidé de rentrer au pays définitivement, j'ai cru que les choses allaient s'arranger davantage pour elle, d'autant plus qu'elle venait de me dévoiler une facette cachée de son passé et les raisons de sa rupture avec mon père. Mais je constate depuis notre retour d'Europe que maman est devenue encore plus triste qu'auparavant. - Une femme seule. Ma fille est une femme seule. Maya remarque que les larmes brillaient dans les yeux de son grand-père. Elle lui prend les mains et l'embrasse sur le front. - Cela va s'arranger, papy. Je veillerais personnellement à ce que mes parents renouent ensemble et le plus tôt possible. Le vieil homme hoche la tête d'un air triste. Il était trop faible pour répondre. Deux jours plus tard, il rendit l'âme dans les bras de Samia. Cette dernière est accablée. Elle pleura toutes les larmes de son corps et Maya ne put se résoudre à la quitter une seule minute. Néanmoins, elle avait eu le temps de prévenir son père. Djamel était venu. Il avait assisté à l'enterrement de son beau-père, mais il n'eut ni l'occasion de rencontrer Maya ni celle de rencontrer Samia. Il avait dû se contenter de présenter ses condoléances à ses beaux-frères et à la proche famille. Au matin du troisième jour, il prend son courage à deux mains et monte jusqu'au troisième étage. Il était encore tôt et il ne pu rencontrer que sa belle-mère et sa belle-sœur Nadjette. Samia dormait encore. Elle était harassée par tous les évènements successifs qu'elle avait vécus depuis son retour d'Europe. Djamel ne voulut pas interrompre son repos et promit de repasser dans la journée. En fin d'après-midi, après les heures de travail, il téléphone à Maya et lui demande de prévenir sa mère qu'il allait passer et qu'il aimerait la voir. Sans prendre même la peine d'aller la consulter, Maya joua sa carte et répondit à son père que sa mère serait heureuse de le revoir. Djamel hésitait encore. Mais devant le ton enjoué de sa fille, il se débarrasse de ses dernières réticences et décide de prendre le taureau par les cornes. Ce soir, il verra Samia et tentera de remettre les pendules à l'heure une fois pour toute. Cette fois-ci, il n'attendra plus, il était décidé d'aller jusqu'au bout. Il faisait déjà nuit, quand il arriva chez sa belle-famille. Maya vint vers lui et l'embrassa avant de le précéder au salon où sa mère recevait encore du monde. - Je ne veux pas la déranger, lui dit Djamel. Elle doit être encore sous le choc et ces gens ne cessent de l'importuner. - Raison de plus, papa, pour qu'ils partent rapidement. Je vais lui faire un signe et elle comprendra que tu es là. Maya appelle sa mère et s'écarte pour laisser le passage à son père. Samia pâlit. Elle ne s'attendait pas à voir son mari ni à discuter avec lui. Maya ne lui avait rien dit. Elle avait elle-même pris les devants pour leur rencontre. Y. H. (À suivre)