Alors qu'ils attendaient le règlement de l'affaire comme promis par l'administration de wilaya et le ministère de l'Intérieur, c'est finalement le couperet de la justice qui tombe encore sur les têtes des victimes de l'affaire dite des véhicules de moins de 3 ans dans la wilaya de Tizi Ouzou. De nouvelles condamnations viennent d'être prononcées par la justice qui a convoqué plusieurs autres personnes pour les jours à venir. Un état de fait qui a conduit plus d'une centaine de victimes à organiser, avant-hier, un énième sit-in de protestation devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou sous le slogan : “Nous ne sommes ni des corrompus ni des trafiquants.” Les nombreuses personnes rencontrées sur les lieux disent être victimes avant tout d'une procédure où “le principe du deux poids, deux mesures est flagrant”. “Certains véhicules qui étaient dans la même situation ont été régularisés alors que les nôtres continuent de faire l'objet de poursuites judiciaires et administratives qui cachent de nombreuses zones d'ombre mais qui laissent paraître des irrégularités flagrantes”, dit un membre du collectif de défense des victimes poursuivies dans cette scabreuse affaire. Les victimes se demandent surtout pourquoi les services de la douane leur ont délivré des permis de circulation et déclaré leurs véhicules conformes lors de leur passage aux frontières puis les poursuivre en justice six ans après ? S'agissant du traitement administratif de ces véhicules, les protestataires s'interrogent plutôt pourquoi les services administratifs des daïras continuent à délivrer des récépissés alors qu'au premier point de contrôle de la police, le véhicule est saisi ? Des questions, en effet, qui confirment, si besoin était, l'existence de zones d'ombre dans le traitement de ce dossier qui concerne pas moins de 3 000 véhicules dont 1 820 propriétaires sont jusqu'ici sous le coup d'un mandat d'amener. “Je viens d'être condamné par le tribunal d'Azazga à 4 mois de prison ferme et 97 millions d'amende, soit le double du prix de mon véhicule”, nous raconte un jeune, en exhibant son jugement. D'autres montrent plutôt des convocations à se présenter devant le même tribunal d'Azazga dans les prochains jours. Et d'autres, plus nombreux, racontent la manière, des plus insolites, avec laquelle leurs véhicules ont été saisis. “La police a saisi mon véhicule de marque Renault Trafic avec un chargement de fruits et légumes”, raconte un autre jeune qui a vu ainsi le fruit de sa sueur de plusieurs années s'évaporer non sans lui léguer derrière des tracas judiciaires à gérer alors que, concluent les victimes, les véritables coupables dans cette affaire n'ont jamais été inquiétés.