Le prolifique Kaddour M'hamsadji n'a pas fini avec El Qaçba, son histoire, ses secrets, sa beauté non encore complètement rapportés par ses innombrables amants, tombés sous son charme. Inassouvi par sa première tentative, objet du premier tome, où l'auteur a essayé d'accéder à l'histoire de cette ville des Beni Mezghana d'Ibn Ziri, qui en a fait sa capitale, terrasse donnant sur la Méditerranée, au Xe siècle. Que d'histoires ont déambulé dans les quartiers tortueux mais hospitaliers pour ceux qui arrivent à retenir les senteurs de ses entrailles et à apprécier son mode de vie urbain. Ces bouaqel aux veillées familiales, les préparatifs et la cérémonie du mariage. C'est tout cela que l'auteur, en véritable anthropologue de la cité, ressuscite et livre à notre plaisir. Pour ne pas oublier que La Casbah détient une mémoire qu'il nous aide à préserver. L'auteur, qui n'est plus à présenter, il est de la génération de Djamal Amrani, a beaucoup publié à l'ex-Sned, comme ses nouvelles Fleurs de Novembre, en 1969, et lues au collège, avec une note de lecture. M'hamsadji a cette qualité de la modestie des personnes qui ont vu et vécu l'âge d'or de l'Algérie post-indépendance. Il constate avec amertume la déperdition des valeurs d'antan et pour passer le relais, il nous les restitue comme lui-même les a reçues. Plus qu'un écrivain, dans cet ouvrage il se présente comme l'historien de la cité. Une cité qui se meurt mais dont il essaie, contre vents et marées, de préserver la sève pour que l'arbre ne s'assèche pas et disparaisse de la mémoire collective. El Qaçba, zemân : La Casbah d'Alger autrefois, tome 2 : Le Mariage, de Kaddour M'hamsadji, Essai, 278 pages, éditions OPU, Algérie 2009, 410 DA.