Selon le premier responsable de la compagnie nationale, la situation s'est normalisée à l'Est. “La situation s'est normalisée à l'Est, principalement en raison de la baisse de température et de l'effort consenti par certains clients”, soutient le président-directeur général de Sonelgaz, invité, hier, au forum du journal El Moudjahid. Dans la foulée, “il n'y a pas eu de délestage depuis une semaine”. Tant mieux, mais le problème de fond des capacités de production d'électricité demeure. Il est possible qu'elle soit confrontée à des difficultés semblables durant l'hiver prochain, surtout s'il s'avère aussi rude que celui de 2003, même si Aïssa Abdelkrim Benghanem s'est voulu rassurant, “à condition que les efforts consentis par l'ensemble des clients de Sonelgaz soient maintenus”. En effet, la demande maximale arrive généralement entre novembre et février. Des pics de 5 200 mégawatts de portée sont enregistrés. Les consommateurs, gros et petits, seront encore une fois de plus appelés, “à maintenir leurs efforts d'économie d'énergie”, pour éviter le délestage, du moins jusqu'à la mise en service de la nouvelle centrale électrique de F'kirina, prévue pour octobre 2004. Sonelgaz prévoit de lancer, bientôt, “une campagne de communication pour anticiper sur les pointes de l'hiver”. “Nous allons demander à notre clientèle de rationaliser l'utilisation de l'énergie. De consommer utile, notamment en période de pointe, de sorte que nous puissions maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande”, souligne le premier responsable de Sonelgaz. Les gros consommateurs d'énergie électrique, à savoir Ispat et les cinq cimenteries de l'Est, ont été sensibilisés. Sonelgaz a programmé la limitation de la fourniture d'électricité de ces unités industrielles tous les jours de 19 h à 23 h. Pour les cimenteries, la limitation est de 1 à 3 MW. Elles sont avisées de la puissance à laquelle il faut se limiter tous les jours avant 12 heures. Ispat est, quant à lui, limité à 90 MW en période de pointe (19h à 23h) et a la possibilité d'importer l'énergie dont il a besoin de Tunisie. Sonelgaz se propose de la lui transporter à titre gracieux. Le patron de Sonelgaz affirme que les coupures d'électricité, durant parfois une journée, comme c'était le cas à Bab Ezzouar, Hydra…, n'étaient pas des opérations de délestage, mais des pannes techniques dues à des actions de sabotage. Pour rappel, cette situation critique, comme l'avait expliqué il y a un peu plus d'une semaine M. Benghanem, est d'abord le résultat d'une capacité de production insuffisante, surtout dans la région Est du pays, et est aggravée par la vague de chaleur qui continue de sévir, entraînant une augmentation de près de 11% de la demande par rapport à 2002. cette augmentation serait due, principalement, à l'utilisation massive des climatiseurs. Quelques groupes de production sont indisponibles pour des raisons d'entretien et de réhabilitation. C'est le cas d'un groupe de 196 MW de la centrale de Jijel, en révision jusqu'au 18 septembre 2003. Celui de 20 MW, de la centrale du Hamma sera disponible le 8 août prochain. Un autre groupe de la même centrale (Hamma) est à l'arrêt depuis le 12 juillet pour une levée de réserve par le constructeur. Il vient d'être restitué et sera chargé dès la fin des mises au point. Un groupe de 23 MW de la centrale de M'sila, indisponible pour entretien, a été mis en service le 2 août dernier. M. Benghanem affirme aussi qu'en raison de la hausse des températures, le réseau perd de la puissance. Il a parlé de 65 MW dans l'ouest du pays par rapport à une puissance installée de 1 393 MW. Au centre, les pertes sont estimées à 48 MW par rapport à une puissance installée de 1 454 MW. À l'est, elles sont de 150 MW sur 2 029 MW. Les pertes sont évaluées à 141 MW dans la région de Hassi Messaoud par rapport à la capacité installée de 783 MW. Le président-directeur général de la Sonelgaz dément les propos d'un responsable du syndicat, affirmant que “les coupures d'électricité dureront deux ans au minimum”, tel que rapporté par le quotidien Le Jeune Indépendant. M. Benghanem relève que les discussions avec les soumissionnaires pour le projet de 2 000 mégawatts ont achoppé sur le montage financier et les garanties demandées. Les entreprises étrangères ont souhaité avoir des garanties sur l'investissement. “Nous leur avons dit que nous ne pouvions pas leur offrir des garanties sur le marché espagnol. Mais pour les 400 et 800 MW destinés au marché national, et l'alimentation en gaz, nous avons répondu oui.” Les soumissionnaires ont alors souhaité commencer par la réalisation des 800 MW. L'Algérie a refusé de fragmenter le projet. Il y a eu aussi l'histoire du câble sous-marin de 500 millions de dollars. En tout état de cause, d'ici à 2010, les besoins en électricité sont estimés à 5 000 MW, et l'investissement nécessaire rien que pour la production d'énergie dépassera les 5 milliards de dollars. Aujourd'hui, Sonelgaz va réaliser la centrale de F'kirina sur ses fonds propres, mais elle ne pourra pas le faire pour les autres centrales électriques. Les pouvoirs publics sont interpellés. Jusqu'à aujourd'hui, l'électricité n'est pas chère, mais, pour M. Benghanem, “les choses changent”. En d'autres termes, les prix de l'électricité risquent d'être revus à la hausse. M. R. Ferphos : exportation de phosphate 1,5 million de tonnes pour l'Indonésie L'entreprise Ferphos a signé, récemment, à Djakarta, un contrat d'exportation de phosphate pour un volume global de 1,5 million de tonnes sur cinq ans. La commission mixte, rappelle-t-on, a convenu d'encourager et d'intensifier le partenariat en créant des “joint-ventures” et des associations entre les entreprises des deux pays. un conseil d'affaires algéro-indonésien sera, dans ce contexte, mis en place prochainement pour explorer les possibilités potentielles existantes. En outre, un accord maritime est sur le point d'être finalisé pour encourager les relations commerciales entre les deux pays, de même qu'est envisagé un accord aérien et un accord financier et bancaire pour faciliter les échanges entre les entreprises des deux pays, échanges qui disposent déjà d'un cadre juridique à travers deux conventions. La première porte sur la garantie réciproque des investissements et la seconde sur la non-double imposition. Pétrole : capacité de production de l'Irak À son plus haut niveau depuis la guerre La capacité de production de l'Irak a atteint son plus haut niveau depuis la fin de la guerre, à 1,7 million de barils par jour (MBJ), a affirmé le responsable irakien du ministère du Pétrole, thamer ghadbane, dans une interview au bulletin international Oil Daily, reçu samedi. Dans cette interview datée de jeudi, M. Ghadbane a précisé que la production actuelle s'élevait à 1,55 MBJ, ajoutant que si le réseau électrique le permettait, l'Irak pourrait bientôt exporter jusqu'à 1,1 MBJ, sans fixer de date. Ces exportations proviendraient pour 800 000 barils par jour (b/j) des champs du sud et pour au moins 300 000 b/j du nord, après que l'oléoduc reliant kirkouk au terminal turc de ceyhan, endommagé en juin par des actes de sabotage, eut été en grande partie réparé. Les exportations pétrolières sont un enjeu crucial pour la reconstruction du pays, et le but de la coalition est de parvenir à une capacité de production de 2 MBJ d'ici à la fin de l'année et d'atteindre le niveau de 2,8 MBJ à la fin du premier trimestre 2004, note-t-on.