Une année auparavant, pas moins de 60% d'anciens détenus sont repassés devant le juge en raison d'un nouveau délit. La récidive était parfois inévitable à cause de leur situation sociale. Les récidives dans les délits ont chuté de 50% au cours de l'année 2009, alors qu'elles concernaient en 2007/2008, les 60% du nombre global des personnes qui passent devant les juges. Telles étaient les estimations faites avant-hier par le procureur général de Annaba, M. Nourredine Fkier, lors d'un point de presse, au cours duquel il devait faire part du bilan de l'année judiciaire écoulée. Ce résultat serait avant tout dû à l'application, ces dernières années, des nouvelles dispositions ayant pour but la réinsertion sociale des anciens détenus, et donc la prévention. Les efforts dans ce sens seraient en train de se concrétiser sur le terrain, beaucoup de délinquants étant ressortis des prisons munis de diplômes, allant du BEM à la licence. D'autres ont obtenu des CAP dans les filières professionnelles, après être passés par les ateliers des maisons de détention où ils ont appris des métiers qui pourront désormais les sortir du cercle vicieux chômage-délinquance. Mais il reste encore beaucoup à faire, et le secteur de la justice de Annaba compte ouvrir dans les prochaines semaines, le fameux service extérieur de réinsertion des anciens détenus, dont les personnes spécialisés va accompagner les anciens détenus à leur sortie de prison, pour trouver du travail grâce à l'obtention de micro-crédits notamment. L'application de la formule TIG (travaux d'intérêt général), qui est proposé depuis quelques mois aux personnes condamnées sous certaines conditions connaît, un début timide avec seulement 7 personnes en 2009 qui ont accepté cette formule destinée aussi bien à aider à la réinsertion par l'obligation des concernés à s'attacher à un travail permanent, qu'à alléger les prisons surpeuplées. “C'est une question de temps, les gens vont s'habituer à cette alternative et s'y adapter progressivement.” D'autre part, le procureur général a révélé lors de sa rencontre avec la presse que sur 109 affaires enrôlées devant le tribunal criminel au cours de la 2e session 2009, 108 ont été jugées, alors que par le passé plus de 50% étaient invariablement reportées aux sessions suivantes, étant donné les méthodes archaïques utilisées par la justice jusque-là. Ajoutons que les cours et tribunaux d'Annaba et El-Tarf ont prononcé, au cours de 2009, pas moins de 33 152 jugements. Hafiza M.